« Bir El Milh » : La statue de sel d’un tunisien non recommandée aux moins de 16 ans

Si on sait que Nizar Lahyani ce tunisien diplômé de l’école polytechnique de Paris   et spécialiste de l’informatique, il n’est pas aisé de deviner le réel contenu de son ouvrage qui vient de paraitre aux éditions Al Montadaa. En effet, la tranche de couverture nous indique, de manière quelque peu abrupte, qu’il y est question de penser, dans un premier temps, qu’il s’agit plus de livrer une réflexion théorique sur le concept digital pour rapporter les conclusions d’une étude.  La lecture de ces quelques 160 pages amène le lecteur à découvrir toute autre chose : Nizar Lahyani, ce natif de la ville de Sfax, nous présente en effet ici, dans une version remaniée de la première prévue en langue française, une fiction.

« Bir El Milh » (Le puits de sel) est un roman, une histoire qui se passe de 1978 à 2008. Le personnage vit à l’époque entre Paris, Tunis et un village reclus du sud tunisien. Le narrateur remonte à des souvenirs anciens pour tenter d’éclaircir un événement qui a marqué son enfance.  Il veut connaitre le repos de son âme en peine et sa vie s’organise autour de ce fait. Il fait tout pour élucider le mystère vingt ans après. C’est alors qu’il se retrouve pris dans son propre piège.  En sortira-t-il indemne ? Auteur et personnage se confondent-ils ?

Nous avons rencontré cet auteur en herbe malgré la cinquantaine épanouie grâce à ce roman gardé en instance depuis longtemps. Il nous affirme que le blocage est enfin démystifié et d’autres naissances littéraires auront lieu par conséquent. En effet, plusieurs livres sommeillent encore en lui…

Initialement, ce roman devait être écrit en langue française. Pourquoi avoir changé d’avis ?

Une grande partie du texte a en effet était écrite en langue française. A L’époque je vivais en France au début des années 2000. C’est l’un des premiers textes écrit et que j’avais délaissé dans un tiroir. Pendant la révolution, et avec toute la complexité qui surgit à propos des déséquilibres régionaux, j’ai pensé à mon texte qui reposait encore…. J’ai alors décidé de le rafraichir en le traduisant en langue arabe.

Avec le même esprit ?

Dans la version arabe il y a eu quelques légères modifications. Une fois fini, Je l’ai gardé jalousement, comme bien d’autres textes. Au début de cet été, ironie du sort j’ai rencontré par pur hasard l’éditeur Kamel Hamdi. Je ne sais pas pourquoi je lui ai parlé de mon livre « caché ». L’éditeur a eu la curiosité de le lire. Un jour, il m’appelle pour me dire que mon livre est « parfait » et qu’il m’encourage à l’éditer.

Voilà, c’est fait, et Je n’en reviens pas !

Vous qui êtes toujours habitué à lire sur écran, au tactile… est ce différent ?

La toute première fois où j’ai touché l’édition papier, c’était un peu bizarre.  En effet depuis longtemps, Je ne lis qu’en numérique… mais je dirais que la touche digitale reste sans pareil.

Est-ce une douleur quelque part qui vous a incitée à écrire, de ce fait est-ce un peu votre propre histoire ?

Il est vrai que j’ai donné de moi-même dans le texte. J’ai en effet puisé dans mes souvenirs d’enfance, de ma vie en France… pour pouvoir ainsi constituer les personnages.  Par contre, il s’agit d’une pure fiction. Seul le désir d’écrire m’ a habité depuis tout petit. Mais des études d’ingénieur et un travail trop prenant m’avaient empêché de m’y mettre.

Vous aimiez la lecture avant d’entrer dans le monde artificiel de l’informatique?…

Toute ma vie j’ai toujours été un lecteur assidu des classiques aux modernes.  J’ai également toujours essayé de glaner le maximum. A la quarantaine, souvent on se trouve d’autres horizons.  C’est à cet âge que j’ai commencé à tenter par l’écriture et voilà qu’à cinquante ans j’édite mon premier roman.

Alors vous encouragez tout le monde à lire votre roman ? Où peut-on le trouver ?

Non pas tout le monde…L’histoire est un peu audacieuse pour ne pas dire osée.  Mon roman n’est pas recommandé aux moins de 16 ans…. Pour les curieux, il est déjà bien installé dans toutes les bonnes librairies.

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