“ Faire payer la victime et gratifier le bourreau”, partie 2

Mariage forcé, mutilation sexuelle, viol, obligation vestimentaire… les violences faites aux femmes sont multiples et toujours actuelles dans les sociétés et en particulier dans nos sociétés arabo-musulmanes où elles sont multiples et difficile à cerner en raison des fortes réticences des victimes à les dénoncer. Régulièrement, les femmes sont rabaissées…Monia Sanekli docteur en philosophie nous en dit plus sur la question mettant à jour la haine portée aux femmes.

Le voile et la burqa protègent-ils la femme des harcèlements et des crimes sexuels ?

Il est essential avant de répondre de préciser ce qu’est le harcèlement. Le harcèlement est une déviation du comportement qui relève de la perversion psychique, autrement jouir du mal et de la cruauté infligée aux autres. Ça peut être du harcèlement moral, du harcèlement physique ou du harcèlement sexuel. Cela ressort de la perversion psychique car d’une part l’autre comme vie et comme corps et comme intégrité en soi est totalement effacé du mental du pervers.  Il est réduit à un objet d’usurpation, d’abus, d’empiètement et d’acquisition et enfin c’est de jouir de ces maux infligés aux autres qui font du pervers un pervers.

Le harcèlement sexuel comme toute perversion est un fonctionnement psychique congénital, culturel et même généalogique. Il n’est pas provoqué par une excitation ou présence extérieures mais ressort plutôt de la pulsion qui habite la physiologie psychique du harceleur.  Il en est le seul responsable.

Peu importe l’habit, la femme, ou même, un animal ou une poupée, peu importe la situation ou l’environnement, le harceleur passera à l’acte. Il assouvit un besoin et une pulsion incontrôlables qui lui est propre.  C’est exactement la même chose pour le viol, la pédophilie  ou les crimes sexuels.

Alors supposer que le voile ou la burqa peuvent empêcher le harcèlement répond à deux suppositions. Premièrement une ignorance totale de ce qu’est la perversion psychique en général et les troubles du comportement en particulier. Deuxièmement, cela répond à une autre forme de perversion morale à savoir que c’est la victime qui a toujours tort. C’est la victime ou la proie qui mérite le châtiment car coupable et responsable dans tous les cas de causes. Ce deuxième cas est très dominant dans notre culture arabo-musulmane “ faire payer la victime et gratifier le bourreau”.

Ce n’est pas l’habit ni la femme qui provoquent le viol et le harcèlement, mais le harceleur et le violeur, malades à soigner et même à punir.

Porter le voile ou la burqa peut-il être un choix libre et consentant?

Oui, Ça peut être un choix et un consentement, il s’agit juste de savoir « on a choisi quoi ? » Et « on a consentit a quoi » ?  L’être humain peut parfois choisir les pires situations soit pour résister à un rapport de force contraignant, à des pressions intenables, à des chantages, à des fragilités de caractères ou même par ruse et simulation. Mais une question réelle surgit : un individu, un être humain peut-il choisir sa propre déchéance et sa propre dégradation ?  je dirais non bien sûr, mais l’homme choisit toujours les moindres dégâts.

Il existe certainement une raison profonde et intérieure qui fait qu’une femme choisit le néant d’être, soit par faiblesse, soit par manque de courage , soit par  manque de pouvoir résister , soit par simple confort psychique “ tant que ça lui plait tant pis “ , soit par ruse et manipulation “ laissons le croire ce qu’il veut croire “

Par une loi instinctive et naturelle, tout être humain choisit le moindre mal et non le parfaitement bien.

Entretien conduit par Nadia Ayadi

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