Amel Moussa, Directrice du Festival de Carthage : « Je n’ai pas droit à l’échec ».

Elle était la muse et l’épouse de l’un des pionniers de la presse écrite, qui est parti trop tôt vers un monde sans aucun doute meilleur. Amel Moussa notre universitaire et poétesse nationale est la veuve de Abderraouf Mkadmi. Une femme fortement engagée, elle préside depuis la disparition du grand journaliste, une fondation à sa mémoire. Cette dernière lutte contre la médiocrité ambiante avec ce rôle de réguler le comportement journalistique, pour un dialogue national à un niveau élevé et une culture rationnelle.

Amel Moussa dont les poésies ont été traduites en plusieurs langues dans le monde ne se lasse pas de vouloir dynamiser encore et encore la vie culturelle du pays. Elle est naturelle avec cette magie du poète au féminin qui arrive à réunir des personnes d’univers très différents. Son nom circulait depuis quelque temps pour être la deuxième femme après Sonia Mbarek dans l’histoire du festival international de Carthage pour sa direction. Sa fraiche nomination à la tête de ce prestigieux festival a malgré tout surpris plus ou moins. Nous l’avons rencontrée, nous avons trouvé une femme attachante, d’accès facile et d’une modestie palpable pour une interview express.
Vous vous attendiez à cette nomination ?
Un tout petit peu, car le Ministre de la Culture m’avait proposé ce poste depuis quelques jours.
Vous aviez accepté tout de suite le poste ?
J’étais prise au dépourvu et j’ai demandé un temps de réflexion car la chose culturelle me passionne. Trois jours après j’avais répondu « oui » à l’appel.
Cela vous fait quoi cette nomination ?
Une responsabilité existante qui s’enveloppe d’une fête culturelle. La sensation d’une image d’expression créative géante, un remodelage de ce qui existe ou de ce qui n’existe pas pour mieux les inscrire dans une relation d’une culture pour tous. Un terreau pour un monde partagé. Ce n’est pas facile en ces temps qui ne sont pas à la joie budgétaire même si le Ministre a promis de consolider fortement le montant financier de la prochaine session du Festival International de Carthage. Mon soucis est cette pensée « Je n’ai pas droit à l’échec ».
Les poètes tunisiens auront-ils un peu plus de place dans la prochaine programmation du Festival de Carthage ?
Et comment ! Bien évidemment et pas seulement les poètes tunisiens. La poésie est universelle et je tiens à ce qu’il y ait des poètes non seulement nationaux mais du monde entier.
Quel est votre programme aujourd’hui ?
Je suis sur le dossier de l’appel à candidature. Je viens de recevoir le communiqué. Je le trouve un peu ordinaire et froid. Je voudrais l’arranger un peu à ma manière, mettre un peu de mon âme.
Pensez-vous à être un jour Ministre de la culture ? Ceux qui le sont devenus et il y en eu déjà trois, sont tous passés par la direction de Festival International de Carthage.
(Rires) pour le moment, la question ne se pose pas.

N.Ayadi

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