Tunisie : Des sites historiques  abandonnés et endormis réveillés par des saccageurs et des pilleurs.

 

Des sites historiques à la valeur inestimable en Tunisie sont laissés à l’abandon… les clochards y passent, des animaux s’y promènent,  des voleurs trouvent une fortune à la portée. Tel le vol d’une importante pièce archéologique d’un site historique abandonné à Sbeïtla retrouvée dans un oued. Une énorme pièce de plus d’une tonne qui a été brisée en deux par les voleurs…   et le temps fait son usure dévastatrice sur tous ces chefs d’œuvre en péril…  . Entre laisser-aller et manque de moyens, une décadence alarmante dont on ne se soucie guère.

Ainsi, Younga vieille de plusieurs siècles, est une ancienne ville romaine puis byzantine située au sud de la ville de Mahrès dans le gouvernorat de Sfax. Pourtant dans l’antiquité, Younga connaît une activité ardente qui se traduit par la construction de divers édifices religieux et entretient des relations avec d’autres villes comme Carthage. En 524, les Byzantins  choisissent Mahrès pour construire leur nouvelle cité sur les décombres des villes phénicienne et romaine  en fondant une importante forteresse connue aujourd’hui sous le nom de Borj Younga. Cette citadelle, identifiée en 1944 par l’archéologue français Louis Poinssot comme étant le lieu désigné par les AL Bakri et Al Idrissi  sous le nom de Kasr er-Roum (Château des Romains)… Qu’en est-il aujourd’hui ?

Devient-elle  un dépotoir ? Un terrain où des gamins viennent grimper sur les murs de l’histoire ? Laxisme des pouvoirs public, inconscience passive devant la lente détérioration d’un capital historique ? Sous d’autres cieux, on ferait la queue pour pouvoir visiter de tels lieux.

Une bonne partie est dans un état de détérioration avancée.  La vieille ville n’échappe pas en plus à l’effet conjugué des intempéries et des détériorations humaines.  Un cri de détresse et un  appel urgent aux autorités pour réagir. Mais la politique de la sourde oreille semble être de mise du côté des autorités. La conscience de la valeur, historique et commerciale, du patrimoine de la cité n’existe pas apparemment. Mieux valorisé, celui-ci pourrait pourtant constituer un formidable levier pour un tourisme déjà détérioré.

Nadia Ayadi15941995_10211308205918962_883390522_n

 

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