Béjà : Élue ville des arts et des civilisations 2017

 

Vaga l’antique ou l’actuelle Beja ? C’est dans la Guerre de Jugurtha écrit par Salluste que le nom de Vaga est cité pour la première fois dans une œuvre écrite : « Non loin de la route que suivait Metellus, était une place forte numide appelée Vaga, le marche le plus fréquenté de tout le royaume, ou habitaient et commerçaient ordinairement beaucoup d’italiens…».   Salluste en parle comme d’une ville qui avait déjà a cette époque une citadelle et des portes : « Les soldats Romains, ne comprenant rien a ce coup imprévu et ne sachant que faire, s’élancent en désordre vers la citadelle,… Ils y rencontrent une troupe ennemie… les portes fermées les empêchent de fuir… . » Pline l’Ancien en parle aussi dans son Histoire naturelle «  On y trouve six colonies, quatre déjà nominées, Uthina et Tuburbis, quinze villes jouissant du droit romain… » Plutarque évoque également cette ville dans Les Vies, des hommes illustres sous l’orthographe « Vacca ». Vaga et d’Hippo, séjour des anciens rois…»

Bien plus tard, le nom de Vaga subira encore plusieurs transformations. Ce n’est qu’a partir du 14ème siècle que l’orthographe actuelle sera d’usage. En effet, Al Bakri dans sa Description de I’Afrique septentrionale l‘appellera Badja. Pour Leon I’Africain dans De I’Afrique, elle sera Beggie et Beggia.  Luis del Marmol Carvajal dans son Afrique, la cité se nomera Beggie.  Laurent d’Arvieux dans ses Mémoires l’appellera Bege ou Begie, Thomas Shaw dans Voyages l’appellera Bay-jah ; Jean Andre Peyssonnel dans Voyages dans les régences de Tunis et d’Alger l’appellera Bege et  Leon l’Africain explique dans De I’Afrique l’origine du nom de la ville et affirme : « Beggie est une cite anciennement édifiée par les Romains sur la pente d’un coteau, distant de la mer environ vingt-cinq milles, et octante de Thunes, sur le grand chemin qui va de Constantine a Thunes. Elle fut fabriquée par les Romains sur les fondements d’une autre qui y était auparavant, et pour cela s’appelait Vecchia qui signifie vieille. Mais par la corruption du temps, le « v » fut transforme en « b », et les deux « cc » en deux « gg », tant que maintenant elle retient le nom de Beggia… » Quel patrimoine historique et culturel que la cité de Béjà… Dire que la dernière visite du Ministre de la culture le 29 janvier courant dans cette ville a donné à réfléchir sérieusement sur la chose culturelle. Avec un passé historique aussi riche, Mohamed Zine El Abidine n’a pas hésité  à annoncer que Béja est désormais choisie en tant que ville des arts et des civilisations pour l’année 2017. Au cours de sa visite effectuée dans la région, le ministre a effectivement affirmé que le site archéologique de Béja sera même restauré. L’organisation de manifestations culturelles hebdomadaires et de plusieurs festivals dont celui de la Médina auront lieu dans cette ville d’exception.  « L’année 2017 sera celle des grandes réformes culturelles, a souligné le ministre annonçant la concrétisation de projets culturels dans toutes les délégations.
Les intellectuels et les créateurs de la région et de toutes les autres sont appelés à présenter leurs projets ou créations et que des financements y seront accordés. Que de bonnes nouvelles culturelles ! A suivre…

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