Tunis : Une Chaire pour le rapprochement des peuples inaugurée par la veuve d’un grand écrivain

unnamed (1)unnamedunnamed (2)L’Institut Italien sera en fête le 22 février prochain et s’habillera aux couleurs siciliennes et tunisiennes. En effet, La « Chaire Sicile Vincenzo Consolo pour le dialogue de cultures et de religions » sera inaugurée. Désormais, des cours de Langue, culture et littérature siciliennes ont déjà été dispensés comme option aux étudiants de Master 2 italien à partir de septembre 2016.

La chaire Sicile, prend le nom d’un grand écrivain sicilien, décédé il y a quelques années et sera inaugurée par son épouse Caterina Consolo. Vincenzo était un grand passionné de la Méditerranée, de la Sicile et de la Tunisie.

Ce grand auteur vouait un amour vif et passionné mais toujours lucide à son île natale. « Un amour conscient du désastre progressif que la Sicile a vécu, théâtre des supercheries et de violence mafieuse ». L’île devient ainsi dans son œuvre, le theatrum mundi à partir duquel il réfléchit sur la condition humaine. Entre douleur et amertume, le visage de la Sicile s’est créé en se mêlant à d’autres visages qui fondent une harmonie ontologique à partir de laquelle l’écrivain nous demande de continuer à résister. Ce sont les visages de la culture européenne et surtout ceux de la culture arabe en particulier tunisienne qui peuvent sortir l’île et « le monde de l’ombre dévastatrice de la corruption du pouvoir et de son conformisme qui aveugle ». L’auteur, considérait d’ailleurs Tunis comme sa deuxième Palerme et il aurait voulu y élire son domicile… Désormais, ce domicile portera son nom avec « La chaire Consolo pour le dialogue de cultures et de religion ».

Le Prof. Alfonso Campisi, dirigera cette chaire avec l’aide précieuse du Prof. Rawdha Razgallah, passionnée et spécialiste de la Sicile et de la Méditerranée.

L’idée est née dans un moment historique assez difficile et particulier pour la Méditerranée. Crises de tout ordre :  économique, religieuse, civilisationnelle, humanitaire…qui ont transformé notre Méditerranée en un lieu de guerre et de mort. Plus de dialogue et un seul mot d’ordre : la guerre !

La Chaire Sicile à la prétention de vouloir ouvrir ce dialogue entre les deux rives, combattre les préjugés, les clichés dus à l’ignorance et au massacre de nos idéaux… Si cher à Vincenzo Consolo.  La Tunisie et la Sicile se trouvent au centre de  » ce grand lac salé » Comme Braudel aimait bien définir la Méditerranée et qui dit Méditerranée, dit centre du monde.

La Sicile, la Tunisie ont une histoire millénaire commune et l’avenir de l’une est certainement lié à l’autre. Elles sont complémentaires et indivisibles !

« Je pense que les intellectuels et les universitaires ont le devoir de développer ce dialogue inter-culturel,  inter-religieux et pousser les peuples à se parler, à se rapprocher et à se connaitre d’avantage ». affirme le tuniso-sicilien ou l’inverse Alfonso Campisi.

 

Les commentaires sont fermés.