Quand le chômage tue ! Adieu Elyes Hassayoun, on t’aimait bien !

16473277_2054669111426337_3791384917458985880_nLa santé des chômeurs n’intéresse personne, alors ils meurent dans l’indifférence… Les uns se suicident, d’autres s’immolent, certains « brûlent » pour mourir noyés, d’autres succombent à trop de frustrations… Dans son livre intitulé « Le traumatisme du chômage », le psychiatre Michel Debout écrit que la santé des chômeurs est un « véritable trou noir de la connaissance scientifique et médicale. La santé des chômeurs semble n’intéresser personne, ni les professionnels de santé, ni les chercheurs ni surtout les pouvoirs publics.

Le chômage est désormais un problème majeur de santé publique. Au même titre que le tabac ou l’abus d’alcool, le chômage tue. La conclusion-choc du Conseil économique, social et environnemental en France est tombée comme un couperet. Le document dresse le bilan alarmant de la santé des demandeurs d’emploi. Alors que leur nombre est de plus en plus préoccupant – le rapport présenté parle de « 10.000 à 14.000 décès par an imputables au chômage en France ». Cette situation économique favoriserait les maladies chroniques, l’hypertension, la rechute des cancers, des crises cardiaques… La mobilisation collective est quasi inexistante », déplorent les auteurs du projet d’avis qui ont travaillé sur une étude de l’Inserm. D’autres travaux confirment cela : « Des études internationales (…) font état d’un risque de surmortalité multiplié par trois, soit un effet comparable à celui du tabagisme ». En Tunisie, le problème a-t-il un jour été soulevé ?

Le regard d’acier et vif d’Elyes est devenu hagard et délavé, il avait pourtant fait des études brillantes dans l’espoir de trouver un travail comme le veut la logique des choses. Il avait sonné à toutes les portes, écrit à toutes les autorités, et s’être heurté partout et pendant très longtemps à la même réponse : « Il faut patienter. » Pourtant à bout, il ne voulait pas flancher en se retrouvant comme beaucoup de ses camarades en situation de chômeur. Mais il cavalait encore à droite et à gauche, frapper aux différentes portes mais toujours sans résultats. Il ne voyait plus le bout du tunnel. Frustrée, indigné, humilié, stressé au quotidien sa santé en prit un sacré coup. Une phrase lui revenait très souvent et affirmait souvent « Eddawla Kaada tekel fi Wledha Mouch Twekel  Fihom » , « L’Etat est en train de se nourrir de ses enfants sans leur donner à manger… ». Gravement désespéré  Elyes n’avait plus aucune raison de continuer à vivre. La souffrance est insupportable pour lui. Il voulait prouver tout son amour qu’il avait pour sa tendre mère et sa douce sœur jusqu’au 14 février pour fermer le lendemain à jamais ses yeux d’acier. Il succomba à une crise cardiaque en ce jour triste du 15 février 2017. Il avait 27 ans.

N.A

 

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