Zoubeida Chamari : « Je travaille sur un fond trituré, raclé, éclaboussé ou tout simplement caressé… »

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Elle appartient à ce mouvement de la peinture libre à travers ses œuvres. En effet, en tant qu’autodidacte, elle prend la « liberté » de faire « figurer » toutes formes d’art sans frontière, sans hiérarchie et sans être limitée par des bases académiques. Elle, c’est Zoubaida Chamari Daghfous « Zouba » pour les intimes . Ses Nombreuses expositions le prouvent par11269816_924498547594134_6158793237801537631_n le coup spécifique de son pinceau coloré. Sa formation littéraire lui a fait aimer encore plus l’art dans tous ses états mais la peinture sommeillait en elle depuis toujours. A peine retraitée de l’enseignement, elle décide très vite mettre au grand jour sa passion en se formant dans les plus grandes institutions et ateliers de grands peintres tunisiens. Depuis, elle est au firmament de son art. Elle n’arrête plus de produire et s’éclate comme éclatent les couleurs sur la toile.  Pendant plus de dix ans elle participe régulièrement à des expositions en Tunisie et dans le monde. Plus d’une centaine d’expositions sont déjà à son actif.  Les faits qui l’ont marquée sans doute le plus durant son parcours sont la sélection de « Quo Vadis », l’une de ses toiles classés dans le top 30 des pays participants à l’exposition qui eut lieu en Italie en 2014, sa participation aux expositions à Montréal en 2015 et son exposition au siège des Nations Unis en 2016. Elle devient alors naturellement membre dans différentes associations d’Art Plastique tels l’UAPT, L’AFTP et même dans l’Arto’theme en France.

Zoubeida Chamari Daghfous est actuellement identifiée comme pionnière de la figuration libre et l’une des valeurs sûres de la création tunisienne. Au sens le plus matérialiste comme le plus noble,  elle est l’artiste contemporaine tunisienne dont les travaux se vendent le plus.  Son inspiration ne se commande pas.  C’est comme si elle se sentait à l’intérieur d’une montagne dans une espèce de force tellurique… C’est la géologie de sa toile qui s’exprime avec ses fonds aux couleurs fortes où se profilent des formes. Elle se livre alors aux couleurs revigorantes dans sa dernière exposition intitulé « Tendances » à la galerie Alexandre Roubtzoff à la Marsa. Trois autres plasticiennes l’accompagnent dans cette expo. Il s’agit de Wafa El Kadhi, Laila Shili et Neila Ben Ayed. Nous avons d’ailleurs été étonnés de ne pas rencontrer ces trois dernières artistes lors du vernissage qui eut lieu le 4 février dernier. Sous les yeux des visiteurs, et surtout d’une bien spéciale visiteuse à savoir l’ambassadeur du Canada à Tunis,  les toiles tapissaient joliment les murs blancs de la galerie sous le regard admiratif de la diplomate. Zoubeida Chammari Daghfous au sourire éclatant, nous avait reçus et nous n’avons pas hésité à lui poser quelques questions sur ses œuvres, de grands, moyens et petits formats… « A la croisé des chemins », cette « Mère courage » qui voit toujours « La vie en rose » comme un « Poisson argenté »… C’est la liberté de « La femme trèfle » aux yeux de « Jeune filles en fleurs », « les rêveuses » d’un un meilleur monde…

La femme est quasi présente dans vos œuvres…

Mon univers pictural se distingue sans doute ainsi. La présence prépondérante de la femme mais elle est présente dans tous ses états. Combative ou soumise, active ou rêveuse… Je suis continuellement interpellée par la force et la persévérance. Ce sexe dit faible en fait, c’est lui qui mène le monde. Tous les autres personnages sur ma toile n’en sont que les comparses.

Une technique bien spéciale également ?

La mienne s’apparente au courant Fauve par l’utilisation spontanée d’une palette à prédominance forte. On l’a sent cependant encore plus proche du courant Cubiste par la figuration libre. Celle-ci n’essaye pas de reproduire la réalité des choses mais donne à imaginer ou à sublimer.

Mais quelle est vraiment votre démarche, votre façon de créer ?

Je travaille sur un fond trituré, raclé, éclaboussé ou tout simplement caressé par plusieurs couches de peinture ou d’autres matériaux. Mes personnages Femmes dans la plupart du temps apparaissent comme par enchantement. Elles prennent forme grâce aux coups de pinceaux plus ou moins accentué pour les mettre en valeur. Ils s’installent alors sur la toile dans une totale liberté.

Vous imposez à ces femmes incarnées sur la toile malgré tout votre touche ?

Je n’impose rien, ni les traits, ni l’air ni même la posture. Leur présence est d’une telle évidence que je peux qu’accéder à leur désir de les laisser vivre pour l’éternité.

Quels est votre style ? Moderne ? Classique ? Quels sont vos artistes peintres préférés ?

Il y en a beaucoup mais je penche plus vers la peinture moderne. Mes expositions à New York m’ont ouvert plus les yeux sur le monde merveilleux de l’art. Le nombre de Musées et de galeries spécialisées dans l’art contemporain m’ont impressionnée alors que chez nous, nous n’en possédons même pas un seul. Pour rester dans le classique, je dirais que mes maitres à penser sont indiscutablement Picasso, Braque, Matisse, Gorgi…

Quels serait votre rêve aujourd’hui ?

Mon rêve ? C’est de voir un jour mes œuvres acquises par le Ministère de la culture dans le Musée de l’Art contemporain de Tunisie !

N.A

1 commentaire
  1. Zoubeida CHAMARI Daghfous dit

    Merci ma très chère Nadia Ayadi notre belle journaliste de talent !
    Merci pour ce bel article très fidèle à mon parcours et à ma demarche picturale !
    Je suis honorée de me trouver sur votre page !
    J’adore votre magazine car c’est celui de la femme moderne qui « ose « et tout ma vie j’ai osé ,malgré les obstacles et les barrières que j’ai surmontées ou que j’ai contournées pour arriver à mon but !
    Merci encore !

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