Si le crocodile vert n’a pu être sauvé, sauvons au moins le lézard rouge

Le joyau touristique des gorges de Selja à Metlaoui, le sublime train Beylical « le lézard rouge », se trouve aujourd’hui, confiné dans un piteux état. Construit en 1912, par des mains d’orfèvres, il a traversé de longues époques glorieuses et prestigieuses, ronflant, vrombissant et sifflant, entre la station T G M et La Marsa. Après l’indépendance du pays, on l’a casé dans les dépôts des chemins de fer. Il  y a quelques années, on le retapa d’une façon magistrale, avant de le remettre sur les rails (et c’est bien le cas de le dire) à la gare de Metlaoui, dans le gouvernorat de Gafsa où il a été affecté dans une nouvelle vie. Et depuis, ce train de rêve, assure les excursions à travers les gorges et les canyons de Selja, au point que sa réputation et sa notoriété dépassa les frontières, pour devenir l’élément phare d’attractivité touristique de la région. Hélas, aujourd’hui, le lézard rouge est  un piètre corps malade, immobilisé dans un dépôt de la gare ferroviaire de Gafsa, où il a été admis pour entretien et réparation. Il parait que des vandales étrangers au personnel de la gare, se sont introduit nuitamment, dans les cabines de ce train, avant de les saccager, détériorer et dégarnir l’ornement et les décors. Les mécaniciens qui l’ont réparé, hésitent à l’autoriser à reprendre du service, par mesure de sécurité. Au moment où la saison touristique commence à démarrer, le serpent du désert est vivement attendu par les populations de Metlaoui. En effet, sans le Lézard rouge, ni les somptueuses gorges de Selja, ni ses canyons profonds et tortueux, ne sont malheureusement accessibles et visitables, Après la tragédie du  crocodile du nord, qui répondra à l’appel au secours du Lézard du Sud ?

Lakhdar SOUID