Le trouble de l’excitation sexuelle féminine  est toujours tabou alors que 40% ont des difficultés  

 

 

 

 

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La Spécialisation en Sophrologie en Sexualité est toute nouvelle. Fériel Berraies Guigny est parmi  les pionnières en la matière. Elle est entre autres spécialisée dans l’accompagnement des troubles de la Sexualité en général et plus précisément de celles des femmes. Elle nous explique sans tabou ce trouble dont les femmes parlent rarement.

Beaucoup de couples au quotidien sont insatisfaits de leur vie  sexuelle, mais peu ont le courage d’en parler, voire de se faire accompagner, surtout dans nos sociétés conservatrices, ou de toute façon l’homme reste le roi des prouesses sexuelles, à l’instar des femmes qui sont plus dans la discrétion ou en tout cas moins dans l’illusion de la performance.

Les Troubles de la sexualité se définissent généralement comme un ensemble de troubles qui procurent chez celui qui les vit, une réelle souffrance physique et psychologique, générés par l’incapacité à avoir des relations sexuelles satisfaisantes.

Certaines statistiques indiquent que 22 % des couples sont insatisfaits de leur vie sexuelle. 30% d’hommes souffrent d’éjaculation précoce, 36% de personnes souffrent de la monotonie du couple et 40% des femmes ont des difficultés à atteindre l’orgasme

Comment se présente ce trouble chez la  femme ? 

Automatiquement par la difficulté à obtenir et ou à maintenir l’excitation féminine. Vaste programme, dans des sociétés, où tant de fois la femme n’a pas réellement son mot à dire, ou en tout cas, est souvent pointée du doigt « comme étant la fautive » trop peu libérée, ou un peu trop…

Peut-on en savoir plus et surtout que faire ?

Comprendre la complexité de l’anatomie sexuelle, la psychologie de la sexualité féminine, n’est pas chose aisée pour nos mâles pas souvent avertis. Voici quelques petites précisions sur comment « marche la machine »

L’excitation sexuelle féminine est une sensation de plaisir associée  à des réactions corporelles mesurables (augmentation du rythme cardiaque, érection du clitoris,  hypersensibilité de la peau, etc). L’excitation prépare le corps féminin à la pénétration (lubrification vaginale) et lui permet d’atteindre l’orgasme.

Celui-ci est déclenchée par des stimulations sexuelles qui peuvent être psychiques (fantasmes, imaginaires érotiques…) physiques ( caresses, massages…) ou émotionnelles ( sentiments amoureux).

Ces facteurs sont aussi importants ?

Ici on aborde le côté cérébral  de la chose : il faut  se dire que l’excitation féminine reste tributaire de certains  facteurs importants tels le psychique    : fantasmes, images érotiques. Physiques : tels les caresses, baisers… ou   émotionnels comme par exemple être amoureuse ce qui est la cerise sur le gâteau !!!

A partir de quand et comment sait-on avoir un trouble de l’excitation féminine ?

Les troubles de l’excitation féminine se définissent comme une difficulté persistante et récurrente à obtenir ou maintenir une excitation sexuelle suffisante. Ces troubles provoquent un stress personnel qui fragilise l’estime de la femme.

Comment se manifestent ces troubles ?

Les troubles de l’excitation se manifestent par une absence de réactions génitales : sécheresse vaginale, absence de congestion du clitoris ou du vagin) alors que la femme a le sentiment d’être excitée et pourtant la machine ne s’enclenche pas. Il comme une absence de sensation de plaisir (  et là il s’agit d’une perception mentale) alors que le corps réagit de façon adaptée aux stimulations sexuelles. Enfin,  il ya une      absence de réactions génitales et de sensation de plaisir alors que le femme ressent du désir.

Il s’agit d’un cercle vicieux ?

En effet, un cercle vicieux, où la femme se trouve souvent enfermée, livrée à sa solitude, ses frustrations et sa peine de ne plus pouvoir « vibrer » comme avant.

Existe-t-il des causes à cela ? 

Elles sont multiples. L’origine des troubles de l’excitation peut être Secondaire. Elle sont en général la conséquence de dysfonctionnements organiques ( troubles hormonaux, maladies infectieuses etc) de médicaments que l’on prendrait à un moment de sa vie ( antidépresseurs, hormonothérapies etc.)

Cette problématique se rencontre souvent donc chez les femmes ménopausées ou en préménopause et reste très difficile à vivre. Elle peut à l’inverse, être aussi d’ordre psychologique (stress, chagrin, préoccupations etc) et finalement, serait  liée  à la qualité de la relation de couple.

Comme les conflits dans le couple ?

En effet, les conflits, le manque de confiance envers son partenaire ou encore la faible communication dans le couple sont souvent un frein au développement des stimulations sexuelles.

C’est pourquoi les troubles apparaissent habituellement alors que tout fonctionnait bien auparavant et se limitent, dans un premier temps, à un contexte particulier (un partenaire spécifique, un moment de vie, etc.)

Certaines femmes parlent de sexualité subie dans la douleur…

Il est fréquent que la femme continue d’avoir des rapports sexuels avec son partenaire, bien qu’elle ne soit pas excitée. La culpabilité de pas le satisfaire et la peur d’être quittée la poussent à passer au-delà de la gêne de la douleur qu’elle ressent. Elle se met alors à anticiper négativement les rapports sexuels et à développer des sentiments négatifs envers son partenaire (agacement, colère, rancune, etc.)

Sur la durée, les troubles de l’excitation se généralisent, la femme ne parvient plus à jouir et perd tout désir sexuel. Elle désinvestit progressivement son couple et met en péril la relation qui la lie à son partenaire.

Quels en sont les conséquences ?

Les  conséquences  sur  le long terme ne sont pas anodines. La femme va vivre la culpabilité par rapport au conjoint, va-t-il durer longtemps se demande t elle ? A cela commencera la spirale infernale de l’anticipation négative des rapports. Des  sentiments négatifs vont ainsi naitre  par rapport au partenaire, entrainant une généralisation des troubles.

Comment lutter pour éviter l’éclatement du couple ?

Il n’est plus à démontrer que le rapport douloureux, culpabilisé, forcé et contraint peut signifier à terme effectivement l’éclatement du couple  si on ne prend pas en charge à temps le trouble, et si la femme continue à s’enfermer dans le déni par honte et culpabilité. Le rapport devient une torture, presque un viol conjugal…

Le protocole pour lutter contre les troubles de l’excitation est un protocole d’ amélioration du quotidien, car le stress généré par le manque de plaisir et de réactions corporelles impacte l’état de bien être de la femme dans sa vie de tous les jours.

Quel est ce protocole d’amélioration ?

Avec ce  Protocole j’ accompagner souvent ma sophronisée à  ressentir facilement l’excitation sexuelle. Pour cela, elle doit apprendre à éliminer ses peurs et renforcer son excitation sexuelle. Elle doit aussi jeter toutes les émotions négatives et les croyances limitantes à l’égard de son partenaire et de son couple.  Apprendre  à accepter son corps et ses limites

Et si le trouble de l’excitation était lié à la prise d’un traitement ?

Lorsque les troubles de l’excitation sexuelle sont la conséquence de la prise d’un médicament, un protocole d’accompagnement médical peut également être proposé afin d’aider la femme à mieux vivre les effets secondaires de ce dernier.

Il  va s’en dire que les anti dépresseurs, les hormonothérapies sont de grands freins à l’excitation féminine, sans oublier le passage du temps avec la ménopause.

Quels sont vos principales demandes ?

Les principales demandes que je reçois par rapport à mes clientes sont surtout de ne plus culpabiliser, de prendre sexuellement du plaisir et de ne plus subir les rapports sexuels.

Combien de séances faut-il pour s’en sortir ?

Trois axes de travail très importants et pour lesquels, il faudra compter au moins 12 séances d’une heure pendant trois mois, dans l’optique d’aider à une nouvelle fois « ressentir facilement l’excitation sexuelle.

Pour cela un travail d’étape sera fait en vue d’évacuer en premier lieu, les tensions liées à la culpabilité et à l’anxiété. Aider la sophronisée à reprendre un état  positif en retrouvant un état de bienêtre physique, psychique, émotionnel) pour ensuite,   stimuler ses capacités et l’aider à développer les capacités nécessaires pour enrayer  les troubles de l’excitation

Des exercices dynamiques mais aussi des visualisations mentales positives, ou je vais la projeter dans des situations à venir avec son partenaire pour mieux vivre ses « préliminaires »

La Sophrologie est-elle vraiment efficace?

Il s’agit avant tout d’une thérapie brève alliant une technique psycho corporelle inspirée des méthodes orientales et occidentale.  La Sophrologie propose un  travail de détente musculaire, de  mentalisation et de lâcher prise  qui permet la maîtrise des  tensions et des émotions négatives par le biais de  la relaxation et du lâcher prise. J’accompagne mes clientes dans une reconnexion avec leur corps, leur ressentis. Par le biais de visualisations mentales positives, elles finissent par se projeter dans des situations pour mieux se préparer à les affronter.

 

D’après vous la sophrologie est la solution miracle ?

La sophrologie ne fait pas disparaitre les troubles de la sexualité, ne se substitue pas à des traitements médicaux mais permet grâce à des exercices de se reconnecter à de bonnes sensations.

N.A

A nos lectrices qui voudraient découvrir sa page de Thérapeutes en France :

http://therapeutesmagazine.com/adl-team/feriel-berraies/

 

 

 

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