Nabila Ben Youssef : « drôlement libre » au Canada et en France

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Depuis déjà 22 ans, Nabila Ben Youssef, une tunisienne native de Kerkennah  a  accompli un beau parcours sur la scène. Elle évoque des sujets qui nous préoccupent tels la politique, la société, la religion, l’amour, la sexualité, l’exil, la liberté… avec drôlerie mais sans jamais tomber dans la mesquinerie ou encore dans la vulgarité. Nabila fait rire et fait réfléchir. Elle a commencé sa carrière en 1986 en tant que comédienne en Tunisie. Après une tournée en France, elle quitte son pays natal et s’installe à Montréal. Très vite, elle intègre la scène artistique avec   quelques rôles au théâtre, au cinéma et à la télévision et c’est dans cette ville d’adoption qu’elle découvre sa véritable passion: « le stand up comique ».

Elle s’inscrit alors à l’École nationale de l’humour en 2001 et en 2005 elle crée son premier one-woman show « Arabe et cochonne ». Elle devient une véritable star. Depuis, elle est invitée partout. Son autre One woman show « Drôlement libre » lui a valu deux nominations en 2012, premières au « Gala de l’ADISQ » et la seconde au « Gala Les Olivier ». Elle a désormais conquis le cœur des Québécois et amorce parallèlement en France le rodage de son nouveau spectacle « Rebelle halal », sur un mode divertissant où elle évoque adroitement des sujets sérieux.

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Elle nous explique qu’elle avait désormais un nouveau défi en France. « Les Français sont considérés difficiles pour être facilement conquis. Ce qui me vaut un challenge nouveau et sortir de ma zone de confort.  Quand j’étais  venue en France pour essayer mes sketchs et voir la réaction des Français, j’ai réalisé à quel point l’humour québécois est différent de l’humour français. Au Québec, la langue s’appuie sur le Français, mais le rythme est américain, donc anglais. L’humour anglais doit être le plus efficace possible, avec des vannes toutes les 15 secondes.

Le milieu de l’humour était encore un métier à dominante masculine et il y avait peu de filles. Parmi ces quelques filles, j’étais la seule qui n’était pas née là bas, avec un différent accent réalisant un humour engagé très particulier. ».

Nabila Ben Youssef nous confie également le soir de sa première médiatique : « C’était au Théâtre Gesù en plein centre ville de Montréal « Arabe et cochonne bio », elle confie  qu’elle s’était « payée ce qu’on appelle une rentrée « montréalaise », pratiquement organisée par moi de A à Z. Jai réussi toute seule à remplir une salle de plus de 400 places et tout a été vendu. Ce qui m’a permis de payer presque tous les frais. Cette soirée là, j’ai joué le tout pour le tout, « je jouais mon destin » ! C’est alors qu’elle s’était dit : «   Si j’ai réussi avec un peuple totalement différent, dans un climat nordique, rude, pourquoi pas chez mes voisins méditerranéens ? ».

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A la question de savoir si un jour elle comptait présenter un spectacle en Tunisie, elle répond très vite : « Comme disait mon metteur en scène et directeur de Théâtre Frank Maillol  « quand ça sera le bon moment. », et comme on dit chez nous en Tunisie,   » Chaque chose en son temps et moi je me dis  » je dois d’abord me faire connaître en France et ensuite cela deviendra beaucoup plus facile ».

K.J

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