El Jem : Quand la musique symphonique encadre un « Aboyeur »
Le 5 Août dernier l’Amphithéâtre d’El Jem a connu une première artistique. Le public a assisté ébloui à une première…En effet, le festival international de musique symphonique avait offert une carte blanche à l’artiste plasticienne Faten Rouissi et à son « Aboyeur ». Mais qui est ce cet aboyeur? L’Aboyeur est une exposition- installation-Happening et Mapping autour d’un personnage à la fois fictif et réel celui de « l’Aboyeur ». Un personnage conçu et imaginé par l’artiste Faten Rouissi qui vient refléter un phénomène social, médiatique et pointer du doigt un comportement des plus désagréables. Celui-ci trouve échos, essentiellement, sur les tribunes du paysage audiovisuel.
Le personnage à la muselière, inventé et crée par l’artiste, est tout de blanc vêtu avec des traits de son visage sont indéfinis… c’est lui qui harcèle de cris, de criailleries pénibles, qui ne cesse de protester …C’est le râleur, le roquet. C’est celui qui a toujours l’injure à la bouche…Mais l’Aboyeur se présente également comme un outil incontournable pour faire connaitre, défendre ou condamner une cause pour laquelle les mass-médias se font porte parole. C’est un personnage euphorique qui véhicule des images, pas toujours vraies, et des idées souvent préconçues…A travers ce personnage fictif, l’artiste Faten Rouissi a voulu mettre en évidence l’influence et les conséquences du comportement de ce personnage qui envahit notre quotidien. Les émissions TV et radios sont ses lieux de prédilection là où son égo s’épanouit et son excitation se vivifie.
Pour se mettre encore plus en avant, rien ne vaut les lumières d’un théâtre aussi prestigieux que celui d’El Jem en vue d’aboyer son histoire en public et pas n’importe lequel. Il a pleinement réussi à se mettre à l’avant de la scène du festival international de musique symphonique d’El Jem usant de tous les supports possibles. Il était là en chair et en os à travers 15 performeurs et un happening interactif avec le public sur la grande esplanade de l’amphithéâtre en son et lumières avec un Mapping sur une partie de la façade de l’édifice… Il était en Sculptures/Assemblages tout au long d’un parcours que le public avait emprunté pour arriver aux gradins sous le regard d’un aboyeur géant qui a marqué la fin de cette expérience inédite. C’est avec décalage et humour que l’histoire de l’aboyeur a été narrée et à travers laquelle l’artiste a tenté de poser une réflexion sur ces phénomènes des temps contemporains.
Une question s’est posé cependant ; « pourquoi le choix d’El Jem et pourquoi une soirée aussi prisée que celle de l’orchestre de l’opéra de Vienne ? « Dans ma démarche, je joue sur les paradoxes : La musique symphonique évoque par définition un ensemble harmonieux, l’Aboyeur, quant à lui, suggère une sonorité parfois désagréable, qui peut se traduire par un harcèlement de cris, de protestations parfois violentes, au ton aigu et monocorde. L’exposition a été conçue pour que l’harmonie de la musique symphonique encadre sans pour autant faire disparaitre le phénomène de l’Aboyeur. » avait confié Faten Rouissi.
Un moment plein d’originalité et d’humour, une expérience inédite dans l’histoire du Festival d’El Jem qui, pour la première fois s’inscrit dans l’approche contemporaine des arts plastiques.
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