Un tunisien invente une automobile à 100% tunisienne sous l’indifférence des autorités

Il s’appelle Hichem Mandhour, il est natif de Gafsa, il est doué et rempli de bonne volonté. Nous avons reçu un courrier de sa part car il n’a trouvé aucune issue et ne veut surtout pas bloquer sa formidable aventure par un début de découragement et de frustration. «  Je vous écris, parce que Monsieur le Président de la République encourage toujours les jeunes Tunisiens à développer leurs talents dans leurs propre pays.
Titulaire d’un Diplôme Universitaire de Technologie, Ingénierie Électromécanique avec une expérience professionnelle de 10 ans dans le secteur du service après-vente automobile, mon
attirance pour les énergies renouvelables et l’automobile, se situe dans la logique de mes choix antérieurs. J’ai été poussé ensuite par cette envie de  créer une première voiture hybride en Tunisie. J’y suis parvenu,  je  l’ai créée  et je l’ai nommée MTuni.

Le monde de l’automobile retrouve un nouveau souffle suite à la promotion des énergies vertes de plus en plus en vogue. Je ne me suis pas approprié la technologie et la création des autres mais j’ai réussi le challenge de fabriquer une voiture Hybride à 100% tunisienne. Avec très peu de moyens pour ne pas dire rien : matériaux récupérés à la déchetterie et dans les poubelles. »

Actuellement, Hichem est en train de monter un projet dans sa ville à Gafsa. Il s’agit d’ une concession automobile KIA. Il avait au préalable  déposé un dossier de candidature et avait même obtenu l’accord de la maison mère. Il confie : «  Pour le financement, J’ai déposé mon dossier au Fonds de Reconversion et de Développement des Centres Miniers (FRDCM), ainsi que dans une banque de la place.
Cependant, mon problème majeur réside dans des difficultés administratives et de financement. Malgré mes efforts pour gérer au mieux mon budget, je me trouve dans une situation délicate. Je ne sais pas quoi faire … Que doit-on faire ? Est-ce que nous devons rester nous les jeunes pour construire notre pays ou bien immigrer ou mourir en mer ? La moindre de choses pour éviter le pire est au moins d’entendre nos voix. !»

Combien de jeunes tunisiens tels Hichem sont prêts à faire sortir le marasme de l’économie de la terre si toutefois on leur fournissait les moyens et l’encadrement nécessaires …  Hichem dans un dernier appel affirme « Faites nous Confiance en donnant  suite à nos projets nationaux. » Hichem a aussi de l’humour en confiant qu’il avait même tenté de contacter pour son projet plusieurs ministres et même Youssef Chahed : « J’ ai essayé de contacter Mr le chef du gouvernement ainsi que tous les ministres sans exception par email et depuis des mois et des mois je n’ai reçu aucune réponse. Par contre j’ai envoyé un courrier au chef du gouvernement Canadien, il m’a répondu 3 jours après.

La distance entre la Tunisie et le Canada et de 8, 345 km ! »

Nadia Ayadi

 

 

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