Quand Ben R. Amor et T. Fazaa rendent hommage à un banquier doublé d’un homme de culture d’exception

C’est grâce à lui que l’Arab Tunisian Bank (ATB) vit le jour. Il en sera Président directeur Général durant plus de dix ans. Il fut chargé des plus hautes fonctions au Crédit Commercial de France (CCF) tout en étant un grand sportif et homme de culture exceptionnel. Il s’agit de Hatem Kchouk parti trop vite de la scène de la vie souvent cruelle. Ses amis n’en reviennent pas encore, il avait à peine 69 ans. Il était le plus jeune des anciens sans doute le « préféré » du monde la finance et surtout de la culture. A ce propos, ses amis artistes ne se sont pas empêcher de témoigner l’humour et la grandeur d’âme d’un tel homme.

« Je l’ai rencontré la première fois chez un ami Ezzeddine mhadhbi, confie Tahar Fazaa. Je ne le connaissais pas et je lui ai demandé ce qu’il faisait en France. Il m’avait répondu ; je suis ouvrier émigré. Ensuite il m’avait également dit : je lis vos chroniques sur Tunis Hebdo en France et je les apprécie. J’aimerais vous offrir une bouteille de haut-mornag et une boite de sardines pour vous remercier du plaisir que vous nous donnez. C’est tout ce que mes moyens me permettent. Et puis il est parti. Une demi-heure plus tard, son chauffeur m’avait remis un sac de sa part contenant deux bouteilles de vin français : Chateau Lafite Rotshild à 2 millions la bouteille à l’époque, un pot de caviar d’Iran et un pot de foie gras.
Que dire? Quel sens de l’humour!

Quand à notre artiste national Raouf Ben Amor, il affirme tristement : « Hier, j’ai accompagné mon grand ami Hatem Kchouk à sa dernière demeure. Nombreux sont ceux qui connaissent le banquier qui a servi notre Tunisie pendant toute sa carrière.
Je voudrais parler de Hatem l’homme de culture, le bon vivant qui depuis Paris suivait de près la création culturelle tunisienne, Cinéma, théâtre, musique et littérature. Quand je passais par Paris, il me réservait toutes ses soirées, des ballades inoubliables jusqu’à l’aube.
A Tunis quand il recevait chez lui des Top Vips, tels le président du holding Vivendi ou de Groupama, il tenait à ce que je sois là, la présence d’un artiste était pour lui très précieuse. Un jour je l’ai invité à El Teatro où on donnait Mémoire de Dinosaures à l’occasion du 20ème anniversaire de l’espace, il voulait payer son billet, j’avais refusé. En sortant il a déposé un chèque de mille dinars
Au nom d’El Teatro. Taoufik Jbali n’ en revenait pas.
Adieu Hatem et au revoir dans un monde meilleur. »
Nadia Ayadi

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