Nefta célèbre le centenaire de son fils prodigue Béchir Khraief

Les grands hommes naissent souvent dans le Sud des pays…. La région de Nefta en est la preuve. Que de poètes, de philosophes et d’écrivains son natifs de ces terres. Nefta vient de célébrer dans l’émotion l’un de ces fils. Il s’agit de l’homme de lettres Bechir Khraief narré par un autre des siens à savoir Hassen Zargouni toujours si fier d’appartenir à sa terre mère. Il confie à propos de cet écrivain hors pairs : « Après avoir vécu à Nefta jusqu’à l’âge 12 ans, Béchir Khraief a choisi de vivre dans la médina à Tunis qui était le carrefour des intellectuels et des artistes de son époque.
Une vie tumultueuse rythmée par les rencontres littéraires qui lui ont inspirées son roman “Hobbek derbani ” en 1959.
Sa vie tunisoise ne l’a pas éloigné de son premier berceau: Nefta. En 1969, il publiait son célèbre roman “Degla fi arajinha” où il y soulevait la question des terres agricoles comme origine d’une tragédie sociale, dans la mesure où un grand nombre de couches sociales étaient exposées à l’exploitation de la féodalité.
Ses romans embrassaient ainsi les problématiques de son époque, celles de la Tunisie profonde. Il publie en 1960 son fameux roman “Barg Ellil”. Le roman peint les luttes d’influence que se livraient Turcs et Espagnols en Méditerranée au XVIe siècle.
Khraïef met à nu l’hypocrisie ambiante qui se cache derrières les lois liberticides et la morale à travers le personnage de Barg Ellil, un esclave noir qui mena la guerre contre une société esclavagiste.
Subversif à travers le choix des thématiques traitées mais aussi à travers son style littéraire, il était l’un des premiers écrivains à écrire en dialecte tunisien, un choix audacieux qui avait suscité un scandale à l’époque. Khraief maniait avec habilité l’art des formules anecdotiques, tout en sublimant la pesanteur du réel.
Ses œuvres ont gagné en popularité avec aussi des adaptions à la radio et au cinéma à l’instar du film “Barg Ellil”.
100 ans après sa mort, c’est une occasion de découvrir ou redécouvrir un monument littéraire tunisien dont l’œuvre est immortelle. »

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