Nizar Chaari : « Les ventes de Tounés Fi Inaya ont doublées grâce à la chronique de Maya Ksouri »

Pourquoi décider d’écrire un livre ? Une question qui peut paraître étrange. Si pour certains auteurs il s’agit d’une évidence, pour d’autres, il s’agit d’un choix réfléchi. Des sentiments à expurger autrement « pour laisser une trace » par le biais d’une œuvre qui perpétuera la mémoire.
Un livre presque autobiographique né d’un dialogue de l’auteur Nizar Chaari avec un jeune collaborateur au cœur d’une autoroute. Aujourd’hui le livre est un beau bébé nommé « Tounès Fi Inaya ». Un titre bien tunisien dans une langue bien tunisienne.
L’ouvrage édité aux éditions Cérès signé Nizar Chaari est déjà en librairie depuis le 14 janvier 2018. Une date qui n’est pas du tout fortuite. « Je voulais que ce livre soit un cadeau pour les générations à venir, je veux qu’il suscite de la réflexion autour de la révolution tunisienne. » avait confié l’auteur. Nous l’avons rencontré pour en savoir plus sur son tout premier livre.

Quand avez-vous eu le projet d’écrire un livre ?

L’idée m’est venue avec un jeune collaborateur. Il m’a demandé pourquoi je ne me mettais pas dans l’écriture d’un livre… j’étais un peu surpris de sa proposition. Et je lui répondis « pourquoi écrire un livre ? Il y a déjà assez de livres et les tunisiens ne lisent pas… On préfère plutôt les conférences et lors d’organisation de mes communications les salles sont combles.» Mais lorsque mon collaborateur me rappela l’adage qui dit que « Les paroles s’envolent et que les écrits restent… », j’étais un peu convaincu. Plus ! J’étais « prêt » J’ai finalement concrétisé le projet.

Quels messages avez-vous voulu faire passer ?

J’essaie d’expliquer aux jeunes désespérés que ce n’est pas la fin de leur vie, qu’il fallait absolument que ce soit le début d’une nouvelle vie plus belle avec l’effort personnel accompagné d’un pouvoir sur la pensée et l’ambition. Je suis arrivée là où je suis parce que je l’ai voulu.

Comment votre livre a-t-il été reçu dans votre entourage ?

Mon livre reçoit énormément d’échos positifs de la part de mes amis, des associations ou autres personnes. Mon agenda de rendez vous est archi complet, des conférences sont déjà prévues partout encore du nord au sud du pays. … Et cela se passe très bien jusqu’ici.

A quoi servirait vraiment ce livre ?

J’ai toujours pensé qu’il était logique que mon livre devait servir à quelque chose. Si c’était juste pour le plaisir de l’écrire, je ne l’aurais pas fait. Le publier pour le faire vivre me semblait une évidence dès le départ.

Vous semblez un peu indifférent aux attaques, vous n’attachez pas d’importance aux cancans, aux moqueries …

J’ai comme devise : le regard des autres ne me regarde pas, et je me moque complètement de ce que l’on peut penser de moi, ou de ce que je fais. Cela peut bloquer certaines personnes dans leurs initiatives, moi cela me booste et booste même mon livre… A tire d’exemple, les ventes ont doublées avec la chronique de Maya Ksouri lors de l’émission télévisée « Klem Ennas » où j’étais invité.

Certains parlent d’un livre de propagande…

Il ne s’agit pas du tout d’un livre de propagande. J’ai essayé en toute honnêteté, de m’approprier la voix de la jeunesse…d’en être le porte-parole. C’est un peu moi, aux rêves que je voulais réaliser, aux ambitions et aux défis. Les aspirations des jeunes de mon pays que j’ai rencontrés lors de mes différents déplacements à travers tout le pays.

Nous quittons Nizar Chaari, un nouveau jeune écrivain qui n’aura sans doute pas dit son dernier mot pour un second livre.
Mais en auteur devenu vite futé, il y explique juste assez de choses dès le départ pour mettre les lecteurs en contexte. Pour ceux qui n’ont pas encore lu le livre, nous leur disons que l’auteur démarre son histoire en trombe, ne relâchant le pied de l’accélérateur qu’au bout de ces 125 pages trépidantes où on ne s’ennuie pas une seconde.
Rythmé et efficace, « Tounes Fi Inaya » est de la littérature populaire de qualité intelligente. Un alliage parfait, qui rendra très certainement l’hiver de la jeunesse plus agréable pour un nouveau printemps rempli de bourgeons d’espoir.
Nadia Ayadi

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