Ne nous souhaitez pas une « bonne fête de la femme »

Dans un blog du Journal le Monde, du 07.03.2018 écrit par Marie Slavicek, la fête internationale de la femme est de plus en plus détournée.
« Officiellement dédiée à la lutte pour les droits des femmes, la journée du 8 mars est souvent détournée à des fins mercantiles… en général très sexistes. Chaque 8 mars, en France officiellement depuis 1982, nous célébrons la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. En théorie. Dans la pratique, par flemme, ignorance ou mauvaise volonté, beaucoup parlent de « journée des femmes », voire de « fête de la femme ». Avec, dans son sillage, les sempiternelles opérations marketing de type « un kir royal offert pour Madame » ou « un vernis à ongles acheté, le deuxième gratuit ». Rose, évidemment, le vernis.
Pourtant, comme le souligne le Haut-Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH), cette journée a été créée « dans une perspective militante. […] Le 8 mars n’est ni la Saint-Valentin, ni la fête des Mères ».
Dans la même veine, la brasserie écossaise Brewdog a cru opportun de lancer une « bière pour femmes » (on vous laisse deviner la couleur de la bouteille). L’entreprise s’est défendue de tout sexisme et a affirmé avoir voulu parodier les campagnes ciblant les consommatrices. Une explication qui n’a pas convaincu les amatrices de houblon, qui pointent un message confus.
Problème : ces deux exemples sont loin d’être isolés. « Chocolats réservés aux femmes, T-shirts imprimés “Woman”, soutifs, vibromasseurs, maquillage, bouquets de fleurs et autres joujous stéréotypés pour féministes en mousse font depuis deux semaines une percée remarquée en tête de gondole de nos commerces de proximité », s’agace le site Cheek Magazine.

Cette première Journée internationale des droits des femmes post-Weinstein et #MeToo « risque d’être encore plus violemment braquée par le marketing », regrette le pure player féminin, qui a décidé, en conséquence, de boycotter cette « parodie d’empowerment » [« acquisition du pouvoir »].

De son côté, la journaliste de Slate Nadia Daam n’est pas plus optimiste et ironise sur Twitter : « Deux ans après [sa publication], mon bingo 8 mars n’a pas pris une ride (étonnant hein). » Le principe : dans chaque case, vous trouverez des phrases que vous serez susceptibles d’entendre lors de la Journée internationale des droits des femmes. Il vous suffit de les cocher au fur et à mesure que vous les entendez. Exemple : « Je te tiens la porte mais profites-en, c’est que pour la journée de la femme hin hin. »

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