« Le dragon au cœur de poisson » un livre pour les enfants écrit par des enfants

Amira Hammami a cette sensibilité d’artiste et elle est sans doute née avec ses crayons et pinceaux pour écrire et peindre la vie. Elle a toujours eu une grande passion pour la littérature et a d’ailleurs commencé à écrire des proses alors qu’elle avait à peine 12 ans. Elle a gardé ce côté pur de l’enfance qui envahit encore de nos jours son esprit. Elle aime construire des contes avec cette manière d’inventer le possible et de croire au rêve.
Un rêve longtemps caressé puisqu’ elle a pu réaliser son projet avec Coin Tipi. Une véritable fabrique à contes écrits et illustrés par les enfants. « La pédagogie repose sur la stimulation du sensible par l’enracinement à travers le contact avec la nature et l’échange avec le milieu artistique ». La fondatrice de ce magnifique projet a été encore plus boostée lors de son constat amer quand à la crise de la lecture du livre face à l’invasion du numérique.

Amira Hammami confie que son approche vise surtout « à valoriser le moment de la lecture en offrant aux enfants le plaisir de la rencontre. Autour du livre, se construit un espace qui réconcilie l’imagination avec la nature. Un moment qui invite à l’inspiration chez l’enfant. Son esprit devient imprégné d’illustrations et d’images qui commencent à bouillonner. Ne dit-on pas qu’ « un enfant qui lit sera un adulte qui pense? ». L’atelier est en effet un bel espace de réflexion et des moments de vie bien remplie. « Au cours de mon projet de thèse de doctorat en arts plastiques, j’ai travaillé sur l’Altérité à travers l’image de la fragilité humaine chez les personnes en fin de vie. Un projet de photographie humaniste qui est devenu un engagement et une cause à défendre surtout que mon champ d’étude était les personnes résidentes dans les centres de protection des personnes âgées (maisons de retraite).

Amira a été bercé par des contes de grand-mères, des histoires anciennes affectueusement contées. « A travers le regard, la voix, la manière de me retenir comme pour prolonger le temps de ces moments précieux. Il y avait de l’Amour dans l’air. C’est l’expérience qui a chamboulé ma vision de la vie. Et c’est ainsi, que j’ai pensé à monter un projet dans lequel on n’attend pas la fin d’une vie pour regretter son essentiel. J’ai décidé de ramener ça à l’enfance. Faire des rencontres, des mots, de la nature, du plaisir, de l’art et les moyens d’écrire son rêve… de le prolonger et de le partager. »

La consécration est déjà « Le dragon au cœur de poisson ». Un conte écrit et illustré évidemment par les enfants dédié aux enfants. Durant toute une année, Amira affirme qu’elle avait réalisé un travail de fond avec les enfants. Une écriture de différentes expériences a engendre ce livre exceptionnel. Elle avait mis les enfants comme elle l’avait prévu en contact avec le monde littéraire (livres et écrivains)… avec la nature pour nourrir leur sens de l’observation … avec l’univers artistique à travers les diverses rencontres dans les galeries d’art ; le monde du cinéma, essentiellement muet, afin de travailler sur l’interprétation de l’expression par les mots… les arts visuels et graphique. , et puis voilà un conte est né. Une question se pose à partir du titre, le dragon au cœur de poisson. Comment, les enfants sont-ils arrivés à ce titre ?

« A partir d’images justement devant un jeu de cartes très imagées. Cette aventure a débutée ainsi. Trois cartes très différentes ont été choisie et une recherche de d’un récit collaboratif a été structuré.
L’une des carte portait l’image d’un chat avec un bocal, la deuxième illustrait un dragon face à .un petit homme et la dernière montrait un chat qui peignait des poissons. Tous les enfants ont entre 5 et 7 ans. Le travail a commencé par le recueillement de leurs idées pour un « scénario ».

Un rendu professionnel était né avec la fraîcheur des enfants. Une rencontre avec Leila Toubel a donné naissance au texte en dialecte tunisien. « Je suis une admiratrice de l’écriture de Leila, de son engagement artistique et patriotique. Je la remercie d’ailleurs pour cette belle empreinte. »

N.A

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