La danseuse de Black M amputée de la main, se confie lors de son passage à Tunis

Lors de la fashion week 2019 à Tunis, le What’s up Belgium Festival avait débarqué dans le cadre de cet important événement pour animer un Urban Belgian Corner. En plus des designers belges, des artistes avaient animé des spectacles de danse. Parmi eux, Angelina Bruno une danseuse d’exception. Elle est amputée d’une main et figure parmi les meilleures danseuses de Black M, le détenteur du disque de diamant.
Vie quotidienne ou professionnelle, art, sport ou aventure, les personnes handicapées ont depuis longtemps démontré leur capacité à se hisser au plus haut niveau. La danse n’échappe pas à cette conquête et la réussite de d’Angelina Bruno démontre bien que la volonté brise toutes les barrières. Rencontre avec une danseuse bien plus courageuse que les autres !

Le What’s up Belgium Festival s’est installé à Tunis. Quel regard avez-vous porté sur l’événement ?

La fashion week est un événement très intéressant regroupant la mode de Tunisie, mélangeant les styles, couleurs et diversité, nous avons fais une clôture magnifique.

Vous êtes déjà venue en Tunisie l’an dernier en compagnie de Black M dans le cadre de son concert à Carthage. Quelle est cette année votre impression ?

Toujours pareil un pays chaleureux et accueillant

Si vous aviez à vous définir, vous diriez quoi ?

Que je suis un petit bout de femme ambitieuse, battante et très sensible. J’aime mon art et transmettre ma passion. J’aime l’humain et je me bats pour l’acceptation de la différence.

Comment votre aventure avec la danse a-t-elle commencée ?

Les conditions dans lesquelles elle a commencé étaient particulières. Suite à une prescription médicale, Il fallait que je fasse du sport après un grave accident de voiture où mon bras a été amputé. J’ai subi beaucoup d’opérations et par conséquent j’étais étais gravement affaiblie. Il fallait que je retrouve de la force. C’est à ce moment là que j’ ai poussé les portes d’ une école de danse pour la première fois. J’avais dix huit ans.

Penseriez-vous un jour devenir danseuse ?

Pas du tout ! à la base je suis sophrologue qui est dans le domaine de la thérapie. La danse à été un coup de foudre ! C’ est comme si elle me permettait de survivre à ce que j’ avais vécu. Elle m’aidait à exprimer des émotions que je ne pouvais exprimer en mots. Petit à petit c’ est devenu une évidence.

Dans un monde en plein questionnement sur le rôle et l’image de la féminité, la rencontre des univers de la danse permet-il de mettre en scène une autre vision de la femme ?

Je pense que je contribue à respecter davantage le rôle de la femme mais surtout d’éradiquer d’anciennes mentalités trop fermées pour ne pas s’apercevoir que l’art n’est ni masculin ni féminin, il est avant tout expression et amour.

Dans un monde où la différence est aussi revendiquée comment considérez-vous
la faiblesse et l’handicap ?

Malheureusement trop de personnes encore aujourd’hui associent faiblesse et handicap. Je peux vous dire par expérience qu’une personne dont une fonction lui est privée développe une créativité et force incroyable qu’une personne valide ne pourra jamais créer. Le handicap est une force. STOP au mauvais regard.

Lors d’un casting de danse en Europe, vous avez été sélectionnée parmi plus d’une centaine de jeunes femmes. Comment avez-vous fait pour vous différencier ?

Ce qui a fait ma spécificité, c’ est que mon handicap m’a appris persévérance et combat. Quand je suis arrivée effectivement ce jour là, j’étais préparée à gagner. Un mental de guerrière. La danse pour moi n est pas une simple passion elle est mon oxygène et c’est la différence.

Quel est le métier que vous n’auriez jamais pu faire ?

Un métier répétitif où l’échange avec l’humain n’est pas mis en avant.

Votre danseur ou danseuse préférés ?

Parris Goebel est une artiste qui m’inspire énormément de part son parcours, charisme et force.

Quel est le meilleur et pire souvenir pour vous ?

Waow ! cette question est compliquée. Il est dur de sélectionner un seul souvenir. Je vais rester dans le milieu professionnel. Un des plus beau de ma vie, c’est quand j ai appris que j avais été prise pour une année en tournée avec Black M. Cela a été pour moi une victoire sur tous les mois d’efforts, de doutes, et de combats. Et le pire reste mon accident de voiture évidemment.

La dernière fois où vous aviez eu un fou rire ?

Dur à définir un moment précis… mais avec cette équipe what’s up Tunis, on a eu des moments de fou rires incroyables.

La dernière fois ou vous aviez pleuré ?

Je suis très sensible et les animaux me touchent beaucoup. J’ai fais la rencontre d’un petit chiot sur les routes de Tunis qui m’a fortement bouleversée.

Pour conclure avez-vous un message à transmettre aux jeunes tunisiens qui n’arrivent pas à atteindre leurs rêves ?

Je pense que la vie en général n’est pas facile…on est confronté à tellement d’obstacles. Je dirai que mon expérience m’a appris à ne jamais abandonner et que les limites sont celles qu’on s’impose. Battez-vous pour atteindre vos rêves… et devenez votre meilleur allié.

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