Enquête envers les PME : « Les incitations à la corruption, reprennent avec une tendance haussière »

Sous le thème « Réforme de l’Administration – Enquête auprès des PME », le Centre des Jeunes Dirigeants et la Konrad Adenauer Stiftung à Tunis avaient invité différents médias tunisiens pour présenter l’Edition 2019. Une bonne occasion de partager les résultats de l’enquête sur les entreprises publiques tunisiennes, commanditée par le CJD et la KAS, et menée par l’Institut indépendant de sondage et d’enquêtes, One to One, opérant en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

Cette enquête avait été conduite auprès de 500 responsables et chefs de petites et moyennes entreprises tunisiennes (ne dépassant pas 200 employés) du 17 octobre au 06 novembre 2019. A noter que cette enquête ne s’appuyait pas sur un ressenti, mais bien sur des expériences concrètes de collaboration que ces PME ont connues avec des administrations publiques durant les douze derniers mois précédant le sondage.

Le CJD est une organisation qui soutient, dans un cadre global les intérêts des jeunes dirigeants, et qui encourage, via des actions de formation, de networking, de conférences et d’information, l’amélioration de leurs performances et celles de leurs entreprises.

La Konrad Adenauer Stiftung, fondée en 1955 par Bruno Heck, est un think tank financé par le gouvernement allemand qui dispose, à l’échelle mondiale, de 78 bureaux et qui gère des programmes dans plus de 100 pays. Parmi les objectifs affichés de la Fondation, la KAS veut favoriser la promotion de la liberté, de la paix et de la justice en même temps qu’elle souhaite approfondir la coopération au développement dans divers pays.

« Ceci est la quatrième édition de cette enquête menée dans le cadre de la réforme de l’administration tunisienne. Nous avons maintenant suffisamment de recul pour apprécier les efforts que mettent en exergue certaines administrations publiques tunisiennes pour répondre aux attentes des PME tunisiennes, mais nous constatons qu’elles ont encore du mal à assurer un niveau de satisfaction élevé. Même le registre national des entreprises (RNE), qui fait ses débuts, démarre avec un score très mitigé. Nous constatons aussi que les incitations à la corruption, qui avaient baissé l’année dernière, semblent reprendre une tendance haussière, ce qui n’est pas pour nous rassurer en tant qu’entrepreneurs. Je reste néanmoins convaincu que l’administration tunisienne dispose des ressources et compétences nécessaires à même de servir le citoyen et l’entreprise tunisienne et d’agir en tant que partenaire. Des plans concrets de formation, d’accompagnement et de conduite du changement sont donc à prévoir » avait confié Moez El Ghali, Président du CJD.

One to One réalise pour la troisième année consécutive l’enquête de satisfaction auprès d’un échantillon de 500 PME tunisiennes. L’objectif de cette enquête est d’évaluer la qualité du service fourni par les administrations publiques aux PME. L’évaluation se fait en mesurant la satisfaction globale et également par critère. Cinq critères de satisfaction avaient été retenus dans le cadre de cette enquête :

 La rapidité du service
 La clarté des procédures
 La digitalisation
 La qualité de l’accueil
 L’efficacité

Les questionnaires ont été remplis par téléphone avec des dirigeants au sein des PME. Des quotas par activité, gouvernorat et effectif ont été établis selon les données les plus récentes du Répertoire National des Entreprises.

L’outil de mesure contient une quinzaine de questions qui portent sur la satisfaction, l’exposition des PME à la corruption et les attentes vis-à-vis des administrations publiques.

– INNORPI (Institut National de la Normalisation et de la Propriété Industrielle)
– APII (Agence de Promotion de l’Investissement et de l’Innovation)
– Banque Centrale
– CEPEX (Centre de Promotion des Exportations)

Le BNEC rafle la première position avec une évolution confirmée d’une vague à une autre, soit une évolution de 11% depuis 2017. Rappelons que le BNEC était quasiment ex aequo avec les Recettes des Finances, en première position l’année dernière.

L’INNORPI enregistre cette année une amélioration et se rapproche ainsi de sa position initiale de 2017. Rappelons qu’elle avait considérablement reculé l’année dernière suite à un changement des procédures, lié au guichet unique.

L’APII, la Banque Centrale et le CEPEXse positionnent à la troisième place avec des scores très proches.

« Nous remercions infiniment leCentre des Jeunes Dirigeants et la Konrad Adenauer Stifftungde la confiance accordée pour mener cette enquête. Cette quatrième édition a montré qu’il y a une légère amélioration dans la perception de l’administration publique. Cependant, une grande majorité (71%) continue à percevoir l’administration publique comme un obstacle sévère, majeur ou modéré. En 2017, ce taux était de 79%. Les résultats montrent aussi qu’aucune administration n’a atteint un score de 70/100. Cependant, le BNEC se distingue par rapport aux autres administrations avec un score de 67/100. Il est aussi à noter que les incitations à la corruption par les administrations publiques lors des opérations de contrôle, lors de la participation aux marchés publics, pour l’accès aux services ou pour les opérations d’import/export ont augmenté selon les dirigeants des PME pour s’approcher des niveaux de 2017, après avoir considérablement baissé en 2018. En effet, 28,8% ont été sollicités dans, au moins, l’une des opérations citées ci-dessus contre 20,9% en 2018. Quant aux actions prioritaires à entreprendre par les administrations publiques pour améliorer la relation avec les PME, les résultats montrent la priorité pour la digitalisation (41%), l’amélioration de la qualité de service (23%) et la transparence des procédures (18%) » avait conclu Youssef Meddeb, Directeur Général de One to One.

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