Covid-19 : « La nature reprend ses espaces grâce à la régression de l’homme enfermé.. »


Rym Ben Sedrine

Rym Ben Sedrine est tunisienne résidente en Italie. Elle vit le quotidien comme tous les italiens qui vivent des moments très pénibles là où le coronavirus est dévastateur et bouleverse le monde. Rym est une personne engagée qui aime tant la nature. Tout ce qui touche à l’écologie l’intéresse. Elle pense que tout ce qui se passe actuellement, est sans doute un message de la nature agressée par l’homme et qui demande une pause. Son livre fétiche est sans doute Pantagruel de Rabelais pour lui rappeler que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme. ». Elle aussi a toujours critiqué ceux qui ne connaissent ni la peur ni les limites humaines.
Dans ses lectures, Rym tombe sur un site écolo italien qui a retenu son attention. Elle y découvre un texte joliment écrit par Valentina Donimi. Rym Ben Sedrine l’a traduit pour Femmes et Réalités tout en souhaitant que la nature se réconcilie avec les capacités scientifiques et leur acceptabilité morale.

« À Rome, des canards marchent tranquilles sur le bord de mer. À Cagliari et à Trieste, les dauphins sont arrivés et des lièvres sont dans les parcs à Milan. Des cerfs dans une ville au Japon. L’Air est plus propre et la pollution sonore est considérablement réduite.

Au Brésil, en Afrique du Sud et même en Inde, les tortues oléagineuses Olive Ridley, menacées d’extinction, sont retournées nicher sur les plages libres de touristes et de braconniers. En Inde, cela ne s’était plus produit depuis longtemps, à cause de la pollution, de l’invasion du plastique et du commerce illégal des œufs.
Au lieu de cela, il y a quelques jours, environ 70 000 tortues femelles ont déposé leurs œufs sur des plages du golfe du Bengale. Dans une quarantaine de jours, elles vont éclore et si tout va bien, les tortues fraîchement nées, pourront faire leur course vers la mer avec une chance en plus : c’est vrai, il y aura encore des oiseaux ou des crabes à menacer leurs premiers instants de vie, mais il n’y aura pas le principal prédateur l’homme : qui a trop souvent perturbé ce moment très délicat.

Il n’y a pas très longtemps, ces plages étaient, en effet, par des curieux et des touristes qui, malheureusement, finissaient par piétiner les œufs et mettaient en danger la vie des tortues à peine nées.
Cette année, les choses seront peut-être différentes, mais la bonne nouvelle serait que même quand tout redeviendra normal, tout ne redeviendra pas comme avant.

Il parait que nous apprendrons à ne pas être un danger pour les autres espèces, et que nous respecterons la nature, notre environnement, notre planète (la seule que nous ayons!). Parce que ces images qui défilent sur le web de la nature qui reprend ses espaces grâce à la régression de l’homme, enfermé entre ses quatre murs, sont belles, suggestives, mais aussi profondément inquiétantes.

Cela voudrait-il dire que pour prospérer la nature a besoin de notre absence ? Faisons en sorte que la nature puisse changer d’avis et repartons du bon pied ! »

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