« La Fashion cinema ceremony » est née après une grosse déception


Nizar Chargui est un spécialiste de l’organisation artistique et un chorégraphe de talent. Pourtant, il est diplômé de l’INSAT dans la spécialité de la microbiologie. Comment avec une telle formation a-t-il pu atterrir dans le monde de l’art ? Nous l’avons rencontré pour en savoir plus. Entretien.

Comment votre aventure artistique a-t-elle débutée ?

J’ai commencé très jeune dans le monde du show biz en tant que simple figurant dans un feuilleton télévisée. J’ai été fasciné par ce monde de lumières de caméras et de stars. Cette passion m’a même poussé à réussir des costumes de scènes. J’ai été surpris que premières créations plaisent autant les artistes.
Je pense que ma carrière a pris son envol en tant que costumier dans différents projets tels les spots publicitaires, feuilletons et films. J’ai été par la suite sollicitée par plusieurs boites de production. On trouvait mon goût artistique si original.

Vous êtes aussi dans la mode ?

Un jour en effet je me suis retrouvée dans ce domaine grâce à deux icônes de la mode en Tunisie à savoir le grand styliste Kais Ettounsi et l’ artiste Dalila Matahri. Ces dernier m’avaient formé et appris les bases d de l’organisation des défilés. C’est à partir de là que mon histoire sur les podiums, les mannequins, le glamour et le chic a commencé.

Du stade d’amateur au véritable professionnel…

Si on veut… cet amour des podiums est passé effectivement aujourd’hui grâce au dur travail et au sens de la perfection en Tunisie et aussi à l’étranger.
A chaque fois, je m’investi corps et âme pour donner une belle image de notre Tunisie et de prouver à l’échelle internationale, que nous sommes capables de d’être au niveau et même mieux que les grands de la mode hors frontières.

Qu’est ce qui vous rend le plus heureux dans votre profession?

C’est une bonne question. Les meilleurs souvenirs sont souvent l’admiration remarquée dans les yeux de mon public après chaque défilé ou spectacle. Je suis heureux quand les stylistes me sollicitent pour mettre en valeur leurs créations. Les compliments me font oublier le stress et la fatigue des préparatifs. Un défilé n’est pas du tout évident à penser, à préparer et à réaliser. Des journées dures précèdent la réalisation de tout spectacle face à un public souvent exigeant.

Qu’est ce qui vous dérange le plus ?

Je n’arrive pas à admettre toujours quand la société ou certaines personnes qui évaluent l’art, la mode, l’organisation parfaite par des devis du moins offrant. Pour moi, ces derniers dénigrent le savoir et la carrière artistique pour quelques dinars en moins. En fin de compte, une personne dont la relation avec la mode fait est à mille lieux d’en être une sans jamais avoir eu l’occasion de connaitre exactement ce qu’est un défilé, décroche le projet.

En ce qui me concerne, je n’entrerais jamais dans ce jeu. J’attends toujours les bonnes occasions qui se présentent et qui feront continuellement preuve de professionnalisme. Je ne peux travailler qu’avec ceux qui évaluent et respectent mon savoir faire.

Vous êtes d’ailleurs l’organisateur de la prestigieuse Faschion cinéma ceremony. Quel regard portez-vous sur l’événement ?

La FCC ou mon bébé comme j’aime l’appeler grandit d’une année à l’autre. Je prends de plus en plus soins de lui à chaque édition. Cette année, il va déjà souffler sa quatrième bougie.

La première édition avait fait grand bruit et puis les deux autres. Qu’en est-il cette année ?

Dans chaque édition, je garde à part les bons moments et les instants intenses, j’enregistre ce qui n’a pas vraiment bien marché. J’apprends beaucoup plus des critiques ou des erreurs. Cela me permet de bien cerner le détail pour mieux avancer dans le futur.

Comment la FCC est-elle née ?

Cet événement a vu le jour après une grosse déception. J’étais passionné et très attaché à un événement artistique. J’ai évolué avec ce projet au point où c’était comme s’il fait partie de moi-même et que jamais je ne pourrais en être détaché. Un jour le projet a été évalué par les responsables. En 2016, une comparaison déloyale et pour l’histoire d’un dinar qui a fait la différence. Je me suis retiré abattu et dégoûté. Je me suis promis de faire naître mon propre bébé. Mon projet, mon évent que je dirigerais comme je l’entend et comme je veux sans que personne ne puisse me le voler. La Fashion cinema ceremony est née !

Un projet qui commence à acquérir une place de choix et qui fait beaucoup parler de lui. Une belle revanche ?

Oui… si on veut…

Dans sa 4ème édition, quel est le plus de la Fashion cinema ceremony ?

En premier lieu dans cette édition, c’est que la barre est encore plus haut. Par conséquent, même si la 3ème édition était fort réussi, la 4ème doit être encore mieux. Beaucoup de bonnes surprises sont prévues.

Les sponsors sont toujours présents ?

Quand les gens croient en vous, encore plus de sponsors vous font confiance et s’alignent automatiquement au produit de la FCC qui est toujours aussi chic avec plus de stars de grande renommée. La mise en scène n’a rien à envier à celle internationale. Je ne peux vous en dire plus. Je vous laisse découvrir et on en reparlera.

Quels sont vos prochains projets ?

Réaliser un deuxième évent au printemps vu que la FCC coïncide avec les JCC. Ainsi, je pourrais donner plus de chances aux stylistes participants pour présenter leurs collections automne hiver et printemps.

Quels sont vos rêves ?

Même si j’ai réalisé beaucoup de projets à l’international, je rêve de conquérir le monde de la mode internationale et côtoyer les grandes maisons de couture. Je rêve d’une notoriété mondiale dans ma spécialité…l’organisation, les chorégraphies et la mise en scène des défilés de modes.

Je vous laisse le mot de la fin…

Je voudrais surtout remercier toute personne qui a cru, qui croit en moi en Tunisie et ailleurs.

entretien conduit par Nadia Ayadi

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