« Vous avez fait d’un « terroriste moins le quart », un terroriste accompli »

Une série de mesures pratiques dans tous les aspects de la culture (arts, patrimoine, religion, médias, science, enseignement, sport…) visant à créer une culture de la tolérance, du dialogue, de la compréhension, du respect et du pluralisme dans laquelle le terrorisme n’a aucune place, doivent être obligatoirement prises. C’est ce que pensent certains artistes et en particulier Raouf Ben Yaghlane que nous avons contacté pour nous en dire plus.

« Comment Brahim l’exécuteur du dernier attentat de Nice a-t-il évolué de terroriste moins le quart à terroriste accompli affirme Raouf Ben Yaghlane. Que voulais-je dire par « terroriste moins le quart » ? C’est qu’il risquait de l’être ou pas. Et pour qu’il ne le devienne pas, il faut absolument que les données qui le rendront proie facile pour les réseaux corrompues et terroristes changent. La culture a un grand rôle à jouer pour prévenir le développement d’une mentalité terroriste et dissuader les terroristes éventuels. »

Ben Yaghlane, auteur avant-gardiste de « Terroriste moins le quart », insiste sur la nécessité d’une approche globale de lutte contre le terrorisme qui rallie les méthodes culturelles aux méthodes politiques, éducatives, scientifiques et économiques. Toute action culturelle contre le terrorisme repose sur la compréhension des relations complexes entre le terrorisme et son contexte culturel. L’action culturelle doit trouver la place qu’elle mérite dans les décisions gouvernementales. Les conditions doivent être favorables aux artistes de terrain qui maîtrisent le sujet.

Raouf Ben Yaghlane à l’expérience multiple dans les régions les plus complexes et difficiles, sait de quoi il parle lorsqu’on lui demande pourquoi il n’en fait pas plus pour développer cette culture salvatrice. « J’ai déjà présenté un projet et programme en ce sens aux autorités compétentes qui ont juste apprécié sans plus avec des promesses sans lendemain. Mon projet « terroriste moins le quart » ne se limiterait pas tout simplement à la présentation de spectacles et à des espaces de dialogue mais surtout à l’organisation d’ ateliers de formation qui embrasseraient à la fois pensée et expression sur les spécificités de créativité pour combattre l’extrémisme. Il est nécessaire et urgent aujourd’hui de ne pas freiner les artistes pour faire réussir ce processus. Un processus qui engloberait également les experts de la sécurité nationale, de la société civile, de la science de l’enseignement, de la jeunesse et des sports… »

Le terrorisme est devenu le reflet des pires problèmes de notre société, il apporte la mort, menace les institutions démocratiques, ruine l’économie et déstabilise des régions. Il faut un système uni pour le combattre, ajoute déterminé Raouf Ben Yaghlane.

L’artiste a toujours raison et on sous-estime sans doute les possibilités qu’offre l’utilisation des facteurs culturels pour la compréhension et la lutte contre le terrorisme. On mésestime également leur importance et leur efficacité à long terme.

« Ce manque d’intérêt ne permet pas de comprendre réellement comment le terrorisme tend à se développer ni d’élaborer des mesures pour prévenir les activités terroristes sur le plan interne et à l’échelle internationale. »
La culture sous toutes ses formes peut être considérée comme un moyen, un facteur d’endiguement et de maîtrise du terrorisme. Le développement progressiste de la société, de sa culture et des relations interétatiques a davantage de chances d’évincer le terrorisme comme forme d’action pour régler des problèmes sociaux d’une manière qui pourrait être efficace.

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