Gafsa : On peut vivre sans amour, mais pas sans eau !

La Tunisie a connu un été difficile causé par un important déficit pluviométrique. Depuis le mois de mai, plus de 700 coupures d’eau ont été recensées. Officiellement, elles durent de quelques heures à trois jours. Mais l’Observatoire tunisien de l’eau, affirme que certaines régions connaissent des coupures de plus d’un mois. A la fin du mois d’août, leurs réserves étaient inférieures de 40% à celles de l’an dernier à la même période. Le ministère de l’Agriculture avait affirmé que s’il ne pleuvait pas d’ici la fin de l’été, on frôlerait la catastrophique. Cette pénurie a renforcé les tensions sociales dans plusieurs régions défavorisées du pays. Certaines ONG on même mis en garde contre « un soulèvement de la soif » dans ces zones. Comme celle de Gafsa, l’une des villes les plus pauvre du pays. Celle-ci a déjà été émaillée, vendredi dernier, par des mouvements de protestations.

Les habitants sont furieux contre les longues coupures d’eau. Les photos publiées par une page page facebook montrent les manifestations qui ont déjà eu lieu. Les routes ont été bloquées par les manifestants et des pneus ont été brûlés. Un habitant de la ville de Gafsa confie : « Cette histoire a trop duré, et l’ont craint sa pérennisation. Elle touche toute la région et tous les quartiers de Gafsa.

Deux faits marquants ont été retenus. A plusieurs reprises des familles ont été obligées à faire les toilettes mortuaires de leur mort à l’eau minérale. Le jour de « l’Aïd elkebir », l’eau était coupée depuis la veille, ce qui fait que les familles qui ont sacrifié des moutons sont restées avec des tas d’excréments et détritus sur les bras et la plupart ont été obligées de jeter dans la poubelles tous les abats. Un autre habitant confie également : « Nous avons acheté une citerne d’eau pour notre consommation et celle de nos animaux. Lorsque nos réclamation et demandes à l’Etat demeurent lettre morte, Il ne nous reste plus alors que de nous adresser à Dieu et attendre qu’il pleuve.»

Nadia Ayadi

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