Journée Internationale de la femme : Ces femmes qui ont marqué l’histoire de la Tunisie

La Journée internationale de la femme est célébrée chaque année, le 8 mars par les femmes dans le monde entier. C’est l’histoire des femmes ordinaires qui ont fait l’histoire ainsi que celles qui ont marqué leur époque. Cette journée puise ses racines dans la lutte menée par les femmes depuis des siècles pour participer à la société sur un pied d’égalité avec les hommes.

L’histoire de la Tunisie a depuis toujours été marquée par des femmes qui ont participé activement à son devenir exceptionnel. Chacune, en son époque, a contribué à sa façon au développement social, économique mais également politique de la Tunisie. ‘’Femmes et Réalités’’  a voulu rendre hommage à quelques figures féminines parmi les innombrables femmes tunisiennes, à qui l’on doit une partie de nos acquis.

La Reine Didon, Elyssa ou la déesse de Carthage

Elyssa, princesse phénicienne est la fondatrice légendaire de Carthage et première Reine de la cité punique qui a conquis le bassin de la Méditerranée. La Reine Didon veut dire une femme courageuse. Elle fonda Carthage en passant un accord ingénieux avec le roi berbère. En effet, elle a fait découper une peau de bœuf en une lanière extrêmement fine qui lui permet de couvrir un espace bien plus vaste que celui qui lui avait été vendu.

La Kahena, la reine berbère (686-704)

Dehya (sage, stratège) qui est connue sous le nom de la Kahena, est une reine guerrière berbère quiu nifia les tribus berbères de l’Ifrikiya : de la Méditerranée au Sahara, de l’actuelle Tunisie jusqu’à l’actuelle Algérie. Cette unification n’a jamais eu d’équivalent jusqu’à nos jours.

Jezia El Hilalia, la plus célèbre de Béni Hilel (époque sanhagite 973-1148)

Cette héroïne, dont la beauté, la sensualité et la féminité sont légendaires, s’adonne à toutes les activités masculines avec brio. Cavalière et guerrière, poétesse et chef de tribu, sage et aventurière, elle est aussi un personnage de tragédie grâce à son pouvoir féminin et son amour pour l’émir Dyab, son preux chevalier.

Saida Manoubia, ou lella Manoubia la sainte (1180-1257)

De son vrai nom Aicha Manoubia, elle est la fille du Cheikh Abi Moussa Imran Ibn Soleiman Manoubi. Elle montra très jeune âge un intérêt pour les textes islamiques et était l’élève des deux érudits soufistes, Abou Said El Beji et Abou Hassen Chedly. Elle était connue pour sa charité auprès des pauvres et des plus défavorisés alors qu’elle était elle-même dans le besoin.

Aziza Othmana, la bienfaitrice (1606-1669)

Aziza Othmana, la princesse tunisienne a appartenu à la dynastie beylicale des Mouradites qui régnait à l’époque sur la Tunisie. Recevant l’instruction de la charia et du Coran, elle est connue pour ses œuvres de bienfaisance et sa fondation qui a secouru les malades et les défavorisés jusqu’au XXè siècle. Elle offrit la totalité de ses biens au profit d’œuvres caritatives et participa au financement et au bâtissage de l’actuel hôpital Aziza Othmana près de la Kasbah.

Sacchi,_Andrea_-_The_Death_of_Dido_-_17th_cBchira_Ben_Mrad_tunisian_activistPortrait_Aziza_Othmana_عزيزة_عثمانةBchira Ben Mrad, la pionnière du féminisme  (1913-1993)

Fondatrice de l’UMFT (Union musulmane des femmes de Tunisie), cette fille d’intellectuels tunisois (Fille de Cheikh El Islam Mohamed Salah Ben Mrad et petite fille du Mufti de Tunis Hmida Ben Mrad) s’engagea politiquement afin de permettre aux femmes d’adhérer au Mouvement National musulman en commençant par une kermesse pour récolter de l’argent en faveur d’étudiants installés en France. En mai 1936, l’UMFT naît pour être officialisée en 1951, ce qui permit aux femmes d’être actives au sein du mouvement national.

Radhia Haddad ou  la révolte du voile (1922-2003)Statue_of_Dyhia_in_Khenchela_(Algeria)

Cette militante féministe est connue pour avoir présidée l’UNFT (Union Nationale des femmes de Tunisie) mais aussi pour avoir refusé de porter le voile blanc “safsari”. Elle avait préféré rester chez elle que de mettre un voile pour sortir. Elle participa activement au mouvement national contre le protectorat français. Après l’indépendance, elle devient l’une des premières femmes parlementaires en Afrique,  dans le monde arabe et siège comme députée.

Samia Rebai

Les commentaires sont fermés.