Ennasr 2 : Raja Soyah, la « George Sand » d’une école pour futurs écrivains

 

La qualité d’une école s’évalue certainement par celle des services éducatifs et de la compétence de ceux qui les rendent. Au premier chef, il s’agit des enseignants et le reste vient avec l’expérience. Donner ensuite un plan personnel et organique d’activités diverses devient naturel. Cette activité s’accompagne de la conscience de la responsabilité professionnelle d’avoir à répondre des moyens mis en œuvre. Une bonne école accueille tout le monde sans discrimination, en particulier sur la base des talents. Effectivement, prendre en compte la diversité avec un souci spécifique pour la réussite des plus faibles est le souci de Raja Soyah. Une femme qui a donné naissance à un modèle exceptionnel mais accessible. Aujourd’hui, c’est elle qui dirige cette école qu’elle a nommé George Sand. A la question de savoir pourquoi cette appellation, elle confie : « Depuis toute petite j’ai évolué avec une femme exceptionnelle, elle était là éternellement dans mon cœur… J’ai encore aujourd’hui cette grande dame dans mon esprit avec cette admiration qui n’a pas pris une ride. Il s’agit d’Aurore Dupin… ». Quand on lui demande qui est cette célèbre inconnue, elle étonnera plus d’un. Raja Soyah répond : « Elle est moins connue sous cette véritable identité mais en fait, il s’agit de George Sand. J’ai dévoré toute son œuvre remarquable de conte, de nouvelles, de théâtre et de correspondances inspirées de ses passions. Elle s’est battue pour son indépendance, sa liberté de penser et de ses aspirations politiques… Beaucoup de femmes tunisiennes peuvent s’identifier à sa philosophie ou à son combat. »

Après plus de 30 ans d’exercice dans le domaine de l’enseignement, Raja Soyah est toujours aussi passionnée  paradoxalement à bien d’autres. « Quand le moment de la retraite a sonné pour moi, c’était un déchirement intense, nous confie t’elle les larmes aux yeux ». Elle décide alors de continuer le chemin du savoir autour d’une future génération en ouvrant les portes de sa propre école et d’y accueillir de différents élèves. Une école très spéciale on a envie de dire pour petits futurs écrivains. Pour le moment, ils sont continuellement aux petits soins.  « Si je me rends compte que certains élèves ont des difficultés dans une matière, je mets rapidement sur pied des cours de rattrapage ou une formation mieux adaptée par notre commission de suivi afin d’amener tout le monde à la réussite. ».

A partir de cinq ans, nos petits hommes profitent et apprennent. Le plus de cette école, c’est qu’elle se démarque par un enseignement trilingue et numérique. La création de différents clubs et l’utilisation de l’audio-visuel.

Tout commence par un bus de ramassage. Le traiteur est également choisi avec grande minutie en ce qui concerne les produits frais et bio. Bientôt les grandes vacances d’été et comme le tunisien par habitude prend rarement ses congés au mois de juillet, l’école a pensé aux garderies clubs et cours accélérés durant ce mois un peu long. Raja Soyah nous affirme que son : « programme se base essentiellement sur une pédagogie active. L’objectif ultime est de rendre l’élève acteur de son apprentissage. On apprend mieux en étant actif et en découvrant les choses par soi-même. La stratégie se base sur la pédagogie de projet ou classe inversée. Il s’agit d’une méthode permettant à l’apprenant de se faire un réseau d’expériences qui sera précieux dans sa carrière dans le futur.   Nous avons remarqué que ce concept crée chez l’enfant une grande motivation, une meilleure compréhension de l’information, un développement des capacités de recherche, l’analyse et la résolution des problèmes. Un programme qui à cette prétention de le préparer à la vie ! ».

A la question de savoir quelles étaient  les dernières activités de son école ? Elle répond très vite comme une évidence : « L’élaboration d’un cahier de vacances ! Un recueil de jeux poétiques a été réalisé en parallèle de mini projets en informatique programme Power Point »

Mais la cerise sur le gâteau est sans doute la charte de l’école avec l’ensemble de règles de vie de l’établissement impliquant tous les élèves.

Raja Soyah trouve sa gloire dans le succès des plus faibles plus que dans celui des meilleurs qui est a priori assuré. « Mon succès sera total lorsque j’aurais  réussi à éliminer tant au sein du personnel que chez les élèves, toute trace de stigmatisation sociale envers les moins doués. » Et c’est le Pari engagé de Raja Soyah la mordu de l’éducation dans tous ses états !

Nadia Ayadi

 

 

 

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