Gafsa : Face au cancer de sa femme, il se donne la mort devant ses enfants.

Par Lakhdar Souid

Pour une tragédie, c’en est une et de gros calibre par dessus le marché ! C’est l’histoire d’une famille modeste, soudée et sereine, composée d’un père âgé de 48 ans, une charmante maman doublée d’une adorable mère de famille généreuse et attentionnée qui n’a d’yeux que sur ses trois enfants. Une jeune fille de 15 ans et deux garçons de 8 et 10 ans.

Cette sympathique famille loge dans une bâtisse insalubre, dans un quartier périphérique de Lala, une localité  à 10 kms de Gafsa.

Il y a six mois le ciel était tombé sur la tète du père et de ses enfants, en apprenant que la maman, était atteinte d’un grave cancer de l’utérus.

Elle fut directement évacuée sur l’hôpital Hédi Chaker à Sfax et depuis, elle ne cesse de subir les longues et rudes séances de chimiothérapie et de radiothérapie.  Sa fille a été admise en sa compagnie pour s’occuper d’elle et demeurer à son chevet. Resté seul avec les deux autres jeunes enfants, le père, n’a pas supporté les lourdes responsabilités, qui se sont abattues sur lui. Jour après jour, il perdait sa raison et s’enlisait dans un terrain de dépression et défaitisme.  Il ne pouvait plus supporter son dur calvaire du quotidien.  Une épouse jugée mourante, sa fille au bout du rouleau assistant impuissante sa maman chérie, comme la faible bougie  qui se consume peu à peu, des enfants en bas âge, abandonnés à leur sort, rongés par la faim, la crasse et l’alanguissement de leur maman et de leur sœur.

Face à cette situation intenable, le père entra dans une crise de démence.  Il appela ses deux enfants, pour en faire des témoins oculaires du drame de son dernier quart d’heure. Ne comprenant rien du spectacle dramatique auquel ils étaient contraints d’assister.

Les deux chérubins ont vu leur père nouer une corde autour de son cou après qu’il l’eut accrochée à une poutre et se jeta dans le vide avant que mort ne s’en suive. Ne comprenant pas l’acte impitoyable commis délibérément par leur père, les enfants alertèrent les voisins, qui ne purent que constater son décès.

A Sfax, la mère n’a plus devant elle que quelques jours à vivre et la petite famille est déjà menacée d’implosion et de perdition. La vie est cruelle souvent lorsqu’elle s’abat sur une famille pour la disséminer…

L.S

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