L’imam Sherin Khankan, pionnière d’un islam féministe
A la mosquée Mariam de Copenhague, c’est une voix de femme qui appelle à la prière. C’est celle de Sherin Khanka, une Danoise de 41 ans, qui est à la tête de la toute première mosquée scandinave entièrement dirigée par des femmes. Un lieu sacré où les mariages interconfessionnels, féminisation du culte et la lutte contre la polygamie sont les nouvelles règles. Un projet dont l’objectif est d’institutionnaliser un « féminisme islamique ».
Fille d’une infirmière finlandaise émigrée au Danemark et d’un homme de lettres syrien, réfugié politique, cette islamologue a créée en 2001, un collectif qui milite en faveur d’une relecture moderne du Coran, pour l’égalité des hommes et des femmes dans l’Islam et pour la féminisation du rôle d’imam, qu’elle nomma « Forum des musulmans critiques ».
Forte de son savoir islamique acquis dans les universités de Damas et de Copenhague, Sherin Khanka met en réseau, au fil des années, tout un circuit d’universitaires et d’intellectuels qui militent en faveur d’un leadership féminin musulman et pour l’émergence d’un “féminisme islamique”. Elle conspue l’islam promu par l’Arabie Saoudite, qu’elle estime coincé, dans une interprétation “primitive” du Coran et hostile aux droits des femmes.
La maman de 5 enfants est une habituée des médias. Elle élude souvent les questions relatives aux versets du Coran jugés misogynes, en répétant qu’il s’agit d’une question d’interprétation et que le texte sain peut être lu dans un sens progressiste pour les femmes.
Sherin Khanka ne porte le voile que pour la prière et s’en remet au choix de chacune sur la question.
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