Achoura en Tunisie : « Le Khol » noir, signe de deuil !
Mardi 11 Octobre 2016 est jour de ‘’ Achoura’’. Il correspond au dixième jour du mois de « muharram », premier mois de cette nouvelle année 1438 du calendrier musulman.
Entre tradition prophétique et culture, ce jour de « Achoura », revêt différentes significations. Le terme est dérivé de « achara » qui signifie « dix ». Il correspond au dixième jour du mois de « Muharram », premier mois de l’année musulmane.
Pour les chiites, cette date commémore le martyre des petits-fils du Prophète Mohamed (saw) : Hassen et Hussein, morts dans la bataille de Kerbala en l’an 61 de l’Hégire qui correspond à l’année 680 du calendrier grégorien. Au cours de cette bataille, l’imam Hussein et 72 membres de sa famille et partisans ont été massacrés par les Omeyades. C’est le début du conflit entre chiites et sunnites.
En Tunisie, « l’Achoura » est une fête religieuse qui continue à conserver son cachet dans plusieurs régions. C’est un jour où l’on se souvient des morts. La coutume est d’aller rendre visite aux défunts de la famille. Au cimetière, l’ambiance est d’ailleurs autant recueillie que festive. Les abords des cimetières reflètent cette liesse avec des stands de friandises et de jouets. Les « zaouias » (marabouts) sont aussi visitées et on y allume des bougies.
A la veille de la « Achoura », on a longtemps vu les enfants faire de grands feux, signe de purification, par-dessus lesquels ils sautent en chantant. Dans la région de Gabès par exemple, les enfants font le tour des maisons en présentant à chaque fois un panier en osier qu’on appelle achoura. Les adultes remplissent ce panier de friandises avec quelques monnaies.
On achète également des fruits pour les distribuer aux petits enfants. Une occasion pour donner l’aumône aux pauvres.
Il est de coutume que la veille de la « Achoura » ainsi que douze jours après, les femmes ne doivent ni faire la lessive ni se maquiller. Elles peuvent se parer uniquement de »khôl » en signe de deuil. De nos jours, dans plusieurs familles tunisiennes, on prépare un couscous aux raisins secs « zebib ». Quand au dessert, il est composé de beignets sucrés ou de « mahkouka » ou « refissa » (gâteau de semoule aux dattes).
Au Sahel, on prépare un mets populaire nommé ‘’Maslouqa’’. Ce plat consistant est un mélange de fèves, de lentilles, de pois chiches et de blé, arrosé d’harissa et d’huile d’olive. Dans d’autres régions, on prépare un plat traditionnel à base de semoule et farine (“Bazine”).
Le terme de « Tassoua » désigne la veille de la « Achoura ». Le terme signifie littéralement le neuvième jour. Dans certaines familles, c’est un jour de jeûne rituel. Comme pour le jour de la « Achoura », on prépare une nourriture maigre et on s’abstient de préparer un couscous ou tout autre plat festif. La coutume est de sacrifier une volaille, de consommer des galettes de pain sans levure et des fruits secs.
Samia. R
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