La femme qui voulait procréer avec son mari mort
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Elle s’appelle Marianna Gonzalez-Gomez-Turri, elle a 31 ans, et elle veut devenir la«maman de l’enfant de l’homme de sa vie». Elle a rencontré son fiancé Nicola Turri alors qu’ils habitaient Londres tous les deux. Elle est espagnole, lui italien, et travaillaient dans le même restaurant. Ils se sont installés à Paris en 2013, et c’est là que le jeune homme a découvert son cancer du système lymphatique. Alors qu’il était en rémission, il a contracté une leucémie, après la chimiothérapie. En 2015, il meurt.
Mais avant son traitement, qui risquait de le rendre stérile, Nicola Turi qui voulait devenir père, avait fait congeler son sperme. Il avait procédé, à titre préventif, à un dépôt de sperme au Cecos (Centre d’étude et de conservation du sperme) de l’hôpital Tenon, à Paris.
Avant son décès il avait explicitement consenti à ce que son épouse puisse bénéficier d’une insémination artificielle à titre posthume en Espagne où, sous certaines conditions, l’insémination post mortem est autorisée. Là où Marianna Gonzalez-Gomez-Turri est retournée vivre.
Mais quand elle avait demandé à l’administration française de lui permettre d’exporter les cellules sexuelles de son époux pour permettre l’insémination dans son pays, sa demande a été refusée, en application de l’interdiction française de l’insémination post-mortem.En effet, en France, aucune demande n’avait jamais été acceptée. La justice qui y veillait refusait toutes les formulation par les femmes souhaitant pouvoir disposer des paillettes de sperme de leur défunt conservées par congélation dans un Cecos.
Mais la jeune veuve a décidé de contester ce refus, devant le juge du référé-liberté du tribunal administratif de Paris. Celui-ci ayant refusé d’accéder à sa demande, elle a ensuite saisi le Conseil d’État. Réuni en assemblée du contentieux, ce dernier a tranché en mai dernier. A la surprise générale il a accédé à la demande de cette femme.
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