« On ne peut proposer à une traumatisée de viols répétés et collectifs d’épouser un de ses violeurs »

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Pourquoi les victimes de viols gardent souvent le silence ?

Vis à vis des traumatismes physiques et moraux,  les individus ne réagissent pas de la même manière. D’après les spécialistes et les chercheurs , la victime subit un traumatisme tellement violent, elle se trouve impuissante pour répondre ou se défendre.  Tout choc peu importe sa nature,  provoque en nous un desarroi tel que nous sommes figés,  glacifiés et la respiration coupée.  Il s’agit du traumatisme de la peur et la peur de la mort.  C’est pour cette raison d’ailleurs le  viol  est considéré comme un crime. Sans oublier d’ajouter les facteurs sociaux et d’environement . Rappelez vous que la fille violée par des policiers la veille de la revolution a porté plainte,  car son fiancée et sa famille la soutenaient.   Dans  l’emission, la victime n’avait aucun soutien , meme son père l’avait renvoyé.  Il  arrive également que la victime garde le silence pour se proteger , s’auto-defendre et meme  d’epargner sa vie mais  ceci ne fait en aucun cas  d’elle une complice.  Les  spécialistes ont recensé des réactions généralisées qui peuvent expliquer le silence des victimes par :

– Une vigilance diminuée

– une sensation de vacuité

– des pensées désordonnées

– une anxiété paralysante

– une terreur persistante

– une panique permanente

– indifférence au monde extérieur

– le sentiment de ne plus rien avoir à perdre.

– La culpabilité de se sentir sale et mauvaise

– Déni et fuite

Par conséquent et en aucun cas le silence n’est  complice. Il  constitue une fuite et un  traumatisme profond traduisant une impuissance de reaction.  Tout silence est un cri profond.

Comment évaluez-vous la réaction de l’animateur ?

On peut relever une multitude de dépassements chez l’animateur. Des dépassements d’ordre citoyen, d’ordre moral , juridiques , éthique professionnelle et surtout des dépassements d’ordre humain. La loi de la presse interdit la divulgation publique des crimes de mineurs.  La jeune fille n’a pas été traitée comme une citoyenne qui a des droits. Elle n’a pas été respectée dans sa dignité propre.   Ethiquement parlant,  il ne fallait pas pousser le désir du buzz au détriment de la dignité des auditeurs et des invités. Humainement et moralement, on ne peut proposer à une traumatisée de viol répétés et presque collectif d’épouser un de ses violeurs.

Entretien menée par Nadia Ayadi

 

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