Une histoire d’amour déchirante de la guerre
Les histoires d’amour inspirées de la guerre dans le monde sont nombreuses et souvent malheureuses. L’une de ces histoires a même été interprétée dans un film intitulé « Alliés » sorti en 2016. Les principaux héros sont Brad Pitt et Marion Cotillard qui se glissent dans la peau de Violette et Etienne Szabo, un couple qui a vécu une déchirure sentimentale cruelle.
Ils ne se sont connus que peu de temps, et pourtant l’amour intense que se portaient mutuellement Violette et Étienne a laissé place au courage, à la revanche et à la mort.
Violette Szabo a rencontré l’amour de sa courte vie simplement parce que sa mère lui avait demandé d’inviter un homme français pour le dîner. C’était le 14 juillet 1940 à Londres. Violette et sa sœur Winnie furent envoyées en centre-ville par leur mère française, et c’est là que la jeune femme fit la rencontre d’Étienne, un soldat de onze ans son aîné.
Au cours du repas, puis en s’échangeant des lettres une fois qu’il était reparti combattre, ils comprirent rapidement qu’ils étaient des âmes sœurs. Pleinement conscients des dangers de la guerre, et non enclins à attendre, ils se marièrent à Aldershot le 21 août, cinq semaines après leur première rencontre. Violette n’avait alors que 19 ans.
Ils n’eurent pas beaucoup de temps à partager avant qu’Étienne ne soit envoyé à l’étranger, cette fois en Afrique. Plus d’un an plus tard, le couple put enfin se revoir. C’est à cette époque que Violette tomba enceinte.
Tania vit la lumière du jour le 8 juin 1942, dans un quartier ouest de Londres, tandis que son père prenait part à une bataille féroce au Sahara, en vue de repousser l’assaut terrifiant de Rommel. Grâce à la bravoure de la brigade d’Étienne, les Britanniques purent se regrouper et ainsi mettre fin à l’attaque allemande, bien qu’un tiers de son unité trouvât la mort.
Étienne demanda une permission pour aller voir sa fille, mais avant de pouvoir rentrer, il fut envoyé pour prendre part à la bataille d’El Alamein.
Il mena ses hommes contre les Allemands et les Italiens, mais fut sévèrement blessé. Étienne mourut alors que l’ambulance qui le transportait vers l’hôpital fut touchée. Il n’eut jamais la chance de rencontrer son unique enfant.
Comme on peut s’y attendre, Violette eut beaucoup de mal à accepter la nouvelle. Mais plutôt que de se noyer dans son chagrin, elle décida d’agir. Elle rejoint les rangs de l’unité « Special Operations Executive » (SOE – Direction des opérations spéciales), une organisation d’espionnage créée pour participer à l’effort de guerre, dont les membres étaient formés pour devenir agents de renseignement. Sa seule motivation était de venger l’amour de sa vie. « Je veux tuer les Allemands » disait-elle.
Comme elle parlait couramment le français grâce à sa mère, elle fut parachutée en France pour venir en aide à la Résistance. Se retrouvant face à un barrage routier allemand près de Salon-la-Tour, ses collègues et elle engagèrent un affrontement à la mitrailleuse, mais elle fut capturée alors qu’elle aidait le reste de son équipe à s’enfuir.
Après avoir été interrogée et torturée par la Gestapo, elle fut emprisonnée dans un camp de travail à Königsberg, d’où elle tenta de s’enfuir à plusieurs reprises. Un jour, elle fut appelée à Ravensbrück où on lui demanda de s’agenouiller avant d’être exécutée, aux côtés de deux agents de la SOE.
Violette avait 23 ans et on dit qu’elle mourut en gardant la tête haute. Sa fille se souvient à quel point elle aimait la citation de Ralph Waldo Emerson « Fais ce dont tu as peur, et la mort de la peur suivra. » Étienne et elle ont reçu les ordres militaires les plus élevés, soit la Légion d’honneur pour lui et la Croix George pour elle, entre autres. Tania les a acceptés au nom de ses parents, et s’est vu remettre la médaille de la Croix George des mains du roi George VI. Étienne et Violette ont passé très peu de temps ensemble. Ils ne se sont vus qu’une seule fois après leur mariage, mais ils sont tous les deux morts au nom de la liberté. Leur fille Tania, désormais septuagénaire, profite de sa retraite au Pays de Galles après une carrière en tant que linguiste et traductrice.
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