La première femme Général en Tunisie divulgue le nom de son harceleur toujours en poste au MI

Raja Chebbi, la poétesse et la première femme Général en Tunisie nous
avait accordé un entretien dans notre magazine en ligne Femmes et
Réalités.  Son témoignage avait ému des milliers d’internautes avec des
partages dans le monde entier. Jusqu’à présent, elle avait gardé le
silence sur ceux qui l’ont maltraitée et persécutée croyant à une
justice miracle. Aujourd’hui on continue à la narguer. Elle décide
alors de tout dénoncer.  Entretien, suite !

Votre cas a fait beaucoup de bruit sur les réseaux sociaux, avez-vous
intenté une quelconque action d’abord auprès de votre ministère ou du
gouvernement ?

Pensez-vous que cela puisse me dépasser ? Certainement, j’ai adressé
des rapports écrits à mon ministère, au chef du Gouvernement et même à
la Présidence. Je suis très confiante, même si cela a beaucoup tardé.
J’attends qu’on me rendre justice, je sais et je suis convaincue qu’on
le fera.

Etes-vous enfin prête à dévoiler le nom de cette personne qui vous a nui ?

Samir Tarhouni, l’actuel Directeur général de formation au Sein du
ministère de l’Intérieur

Pourquoi pensez-vous qu’il s’acharne sur vous à ce point ?

Cela remonte au début de sa prise de fonction, il a été quelque peu
impoli envers moi, je l’ai remis à sa place, il ne m’a jamais
pardonné.

Pourquoi le dénoncer maintenant ? pas avant ?

Tout d’abord, parce que l’état actuel des choses dans le pays n’est
pas clair et net, on a vu des criminels sortir libres, lui c’est un
directeur général, ça sera sa parole contre la mienne surtout s’il est
épaulé par des forces politiques et que  je suis complètement intègre.

Deuxièmement, je ne voulais pas ébruiter une chose qui dérangeait mes
enfants, et mon entourage. J’ai avalé la pilule, pensant que ça fera
partie du passé.

Regrettez-vous d’avoir préféré de vous taire ? et pourquoi ?

Tout à fait, j’aurai dû me battre si je savais qu’il m’attaquerait
sur le plan professionnel, en me marginalisant et me persécutant
autant.

Est-ce que vous avez imaginé qu’il continuerait à vous poursuivre
même après votre retraite ?

Aucunement, jamais. Je me disais que j’avais le concours de l’ONU, je
savais que je reussirais et que ça me fera oublier tout ce que j’ai
subi de sa part, il s’est donné le droit, n’étant plus mon directeur
de décider de me rayer d’une liste où j’ai eu le mérite de figurer par
mon excellence dans le concours international que j’ai passé avec
environ 1000 cadres de mon ministère, en plus il a transgressé les
ordres écrits, et j’ai les preuves , des directeurs généraux et de mon
ministère qui a continué à me soutenir et à me fournir tout ce qu’il
fallait pour ma mission ?

Qu’aurait-il à gagner en définitive ?

Absolument rien, justement à part la satisfaction de son égo
hypetrophique et malade. Si je suis privée de cette mission, personne
n’y gagnera rien, mais si j’y participe, j’honorerais mon pays, vivrais
une expérience professionnelle riche, et je contribuerai à
l’amélioration de ma condition materielle familiale, ma mission aura
aussi des retombées économiques positives avec la rentrée de devise
dans mon pays, comme tous mes collègues en mission.

Finalement, qu’aurez-vous retenu de cette mauvaise passe ?

J’ai toujours été une battante, dans tous les côtés de ma vie.
J’avance toujours la tête haute, d’autres au contraire, ne jouiront
jamais de la paix intérieure que je connais, de l’auto-satisfaction ni
du respect de leur entourage.

Nadia Ayadi

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