L’ histoire de « Violette » nommée Najla Ben Saad qui parfume la vie de son époux Khaled Khemir…

 

13082706_10208130756619471_413694149892995546_n16998924_10210787685161024_7535727800057377225_nQui aurait cru que ce paisible et bel héritier d’une famille de bijoutiers depuis 1920 travaillant paisiblement au souk « El Berka » aurait eu le coup de foudre sentimental qui changea totalement sa vie ? Il s’agit pourtant d’un célèbre inconnu nommé Khaled Khemir époux de la femme la plus célèbre dans le domaine de l’art esthétique à Tunis : Najla Ben Saad plus connue sous « Violette ».  Dans le langage des fleurs, la violette symbolise la modestie, la pudeur et la timidité, sans doute parce que sa petite corolle semble hésiter à sortir de son écrin de feuilles. Tel Khaled Khemir qui a beaucoup hésité avant de déclarer sa flamme.

On dit aussi que la violette représente l’amour secret. Dans les « Jeunes filles » d’Henry de Montherlant, Mademoiselle Andrée Hacquebaut dépose un bouquet de violettes devant la porte de Pierre Costals dont elle est amoureuse, ce qui plonge ce dernier dans un profond embarras. Comme l’était Khaled Khemir en voyant sa dulcinée. Quand nous l’avons rencontré, nous avons trouvé un homme qui dégageait de l’assurance et du charisme derrière une barbe presque rousse voilant une petite timidité. Confiant, Il a bien voulu se confier à nous en commençant par « Violette » et son histoire bien avant le fameux centre au cœur du Kram. Avant cela, il était comme en exil dans sa boutique et sa tour doré de la ville arabe… comme Napoléon 1er durant son exil sur l’île d’Elbe, en 1814. Il affirme si fier… « Les « Bonapartistes » choisirent, comme emblème, la violette à cause de son dernier message après la Capitulation de Paris. Il leur disait qu’il reviendrait avec les violettes. Ils surnommèrent donc Napoléon « Caporal Violette », du nom de cette petite fleur qui revient avec le printemps. Alors la violette Najla du cœur de Khaled est aussi apparue au printemps.

L’éternel amoureux de sa femme nous raconte aussi une autre version aussi forte de l’histoire de cette fleur qui fascine ceux qui l’observent. Un mythe antique pour nous faire comprendre les défis où le couple fusionnel Najla – Khaled est engagés,  où la volonté et le pouvoir de la pensée l’emportera toujours pour construire les projets malgré les obstacles.  Il nous raconte l’histoire de cette fleur qui « serait créé par le roi des Dieux, Zeus par amour pour une de ses maîtresses nommée Io, une prêtresse d’Héra  dans la cité grecque  d’Argos. Un jour, Zeus la remarqua et il en fit sa maîtresse. Lorsqu’Héra (la femme de Zeus) eut des doutes, Zeus, décida de la transformer la femme qu’il aime plus que tout en génisse d’une blancheur immaculée lui permettant de continuer à la voir sous la forme d’un taureau. Pour se venger, Héra demanda à Zeus cette génisse.  Elle la confia à Argus, le géant aux 100 yeux. Zeus demanda alors à Hermès de libérer sa maîtresse en tuant le géant.

Pour se venger une nouvelle fois, Héra envoya un taon sur cette pauvre bête qui passa ensuite son temps à le fuir jusqu’en Égypte où elle put enfin reprendre sa forme humaine.  Elle fut associée à la déesse Isis. Lors de cette métamorphose en génisse, la jeune fille pleura beaucoup car elle n’aimait pas l’herbe grossière qu’elle était obligée d’avaler pour se nourrir. Touché par ses larmes, Zeus déclara : « Où qu’elle pose ses lèvres, que son souffle se mue en violettes », les transformant ainsi en violettes parfumées afin de lui permettre d’avoir les mets les plus délicats à brouter…. »

Khaled continue en parlant de sa femme : « C’est elle qui m’a permis d’aimer ma vie. Elle est ma bulle de bonheur, mon oxygène. Sans elle notre histoire d’amour, qui dure depuis déjà six ans, je n’aurais jamais pu tenir un quotidien de travail intense mais fade. Nos rendez-vous, notre complicité et nos nuits irréelles m’ont aidé à trouver mon équilibre.

Lorsque nous nous sommes rencontrés, tout a été différent. Je me suis découvert plus gourmand, plus homme et plus entier même. J’avais l’impression de redevenir adolescent, voire un petit garçon. Je l’ai connue par pur hasard un jour où ma mère s’était gravement inquiétée devant la porte de sa maison qui s’était refermée avec les clés à l’intérieur. Le pire était que mon petit neveu était enfermé dans la maison. Au moment où ma mère était dans tous ses états, apparut alors comme envoyée par Dieu, une jolie jeune femme qui était en fait la voisine qui sortait de chez elle. C’est elle qui a su calmer ma mère de son angoisse. Elle resta avec elle jusqu’à l’arrivée du serrurier qui débloqua enfin la situation. Au moment où j’arrivais, je remarquais une très jolie jeune fille avec ma mère sur le pas de la porte. Mon regard se fixa sur elle surpris ! Elle me salua tout en me racontant l’aventure matinale. Elle était si délicate, si douce que j’étais comme emporté par des notes musicales belles et reposantes. Je n’avais jamais auparavant remarquée une si belle femme aussi attentionnée et débrouillarde, alors qu’elle était notre voisine.

Le soir je ne trouvais pas le sommeil et mes rêves éveillés se concentraient sur une  belle nymphe venue me perturber agréablement. Je ressenti quelque chose de nouveau. Je revoyais ses yeux charbonneux, sa chevelure intense, son sourire enchanteur, sa silhouette frêle et si féminine… C’était le coup de foudre ! Et puis dans la même semaine on ne s’était plus quitté.  Je crois qu’elle avait ressenti les mêmes choses.

Je suis un homme assez timide fondamentalement et elle était la seule femme avec qui je parvenais à me laisser aller. Notre relation s’est moquée totalement des conventions. Malgré notre petite différence d’âge, Je la retrouve à chaque fois impatiemment en me retrouvant soudain autorisé à craquer dans ses bras. J’ai compris que cette femme était finalement mon roc, mon pilier et ma raison d’être. Je crois que c’est à cette période-là que notre histoire a évolué vers quelque chose de plus profond. Notre amour s’était réellement révélé.

J’ai eu le coup de foudre pour ce petit bout de femme si charmante mais tellement plus vivante et intelligente que les autres, plus drôle, plus intense, plus gai. Plus tout. On s’est plu ouvertement, nous nous sommes adorés. Ni elle ni moi n’avons envisagé de former un couple « classique ». J’aime ma femme et la vie que nous avons construite, je veille sur elle et elle sur moi. Et puis j’aime l’idée que nous partagions nos vies. Nous nous aimons pour le meilleur et même pour affronter le pire. Ce qui aurait pu n’être qu’un amour éphémère est devenu l’histoire d’amour de ma vie »

Malgré tout nous nous sommes toujours retrouvés. On s’écrivait des lettres enflammées, que j’ai toutes conservées, je les relis souvent aussi intensément et en souriant, des petits mots, je regarde des photos, des objets récoltés qui n’avaient de sens que pour nous. J’ai toujours besoin de savoir que je suis dans sa vie, et qu’elle est dans la mienne.  Je ne savais pas non plus que cette petite femme était une si grande artiste. Je ne savais pas qu’elle excellait dans un domaine que je ne connaissais pas à savoir, rendre les femmes si belles.

Un mariage, deux enfants d’amour fort.  Deux petits choux nommés Omar âgé de trois ans et Aya qui fêtera bientôt son premier anniversaire. Deux petits choux. J’ai compris qu’à mes yeux elle est irremplaçable. Je crois que j’ai appris à l’aimer de cette manière hors norme.

Notre histoire ressemble à un tango : on se retrouve, on se manque, on s’étonne, on s’attend. Violette est mon alter ego. Malgré sans doute nos différences, on se rejoindra toujours sur l’essentiel.

Dans le langage des fleurs, la Violette symbolise la simplicité et la pudeur. Selon les variétés de violettes, pour dire à quelqu’un qu’on l’aime, mais qu’on est trop timide pour le lui avouer, pour dire que c’est un amour partagé.  Un bouquet de Violette pour dire : « Laisses moi t’aimer ».

Un tel symbole ne pouvait qu’inspirer les grandes poétesses et poètes qui rassemblent et ressemblent à notre couple dans l’art si particulier de leurs métiers respectifs.

Curieux, nous avons visité le salon d’esthétique Violette fort agréable, attirant et florissant. Ce n’est pas évident en ces temps si durs mais le couple s’est bien mis en tête qu’avant tout, tout est humain. L’atmosphère y est relaxante. Une musique douce, sur les murs blancs, un éclairage doux et les employés ne bavardent pas à voix haute. Ils sont tous souriants et offrent automatiquement un excellent café turc fumant ! Nous avions voulu en savoir plus avec l’homme de la vie de Violette.

Vos prix par rapport à la concurrence ?

Ils sont suffisamment élevés pour pouvoir être rentable, mais pas élevés.  Des prix trop élevés feraient fuir les clients. Nous fixons un prix à la fois honnête pour nous et pour le client. Nous avions eu avant toute chose, une idée des tarifs des salons de beauté, passés en revue les salons similaires de notre région et avons prix note de leurs prix. Nos prix sont dans la même fourchette.

Nous remarquons un personnel qualifié…

Il est aussi compétent. Les procédures cosmétiques réalisées par un personnel incompétent peuvent causer des problèmes de santé à nos clients. Il est important d’engager uniquement des esthéticiennes, qualifiés et bien formés. En tant que patrons, nous sommes responsables du personnel. Il faut qu’il comprenne chaque prestation proposée. L’expérience peut permettre à une esthéticienne de maîtriser un soin, mais sans la formation adéquate, elle ne serait pas informée des avantages et inconvénients du procédé.

Vous avez un budget formation ?

C’est capital ! Les formations destinées à notre personnel sont régulières pour améliorer leurs connaissances des produits, leurs compétences et la mode actuelle.

L’ambiance est chaleureuse et propre…humm un bon café turc aussi ?

Sans doute notre salon prospère grâce à un environnement propre, sûr et relaxant. C’est ce que recherchent souvent les clients. La propreté est un élément particulièrement important qui peut faire revenir les clients et les rendre fidèles.  Ils doivent être sûrs que les produits et outils utilisés sont de bonne qualité. On ne pourra jamais leur faire courir de risques d’infections, cela pourrait nuire à votre réputation. Nous essayons de satisfaire au mieux nos clients lors de chacune de leurs visites. Nous faisons des efforts pour qu’ils se sentent valorisés.

Pourquoi avoir choisi plusieurs autres prestations pour les clients ?

Un avantage sur les salons qui n’offrent qu’une ou deux prestations. De nombreux clients préfèrent avoir leurs coupes de cheveux, manucures et soins du visage faits au même endroit, plutôt que de devoir se rendre dans trois salons différents.

Pour être arrivés à cette renommés, la publicité vous a beaucoup aidé aussi ?

Le meilleur outil de marketing d’un salon est le bouche-à-oreille. Si un client est content de vos services, il ou elle reviendra, car c’est avant tout une question de confiance. Les clients satisfaits peuvent ensuite concourir à faire la promotion de votre affaire auprès de leurs amis, familles et collègues. Le mot peut se répandre très vite que votre salon est un endroit de qualité et que vos services sont irréprochables.

Et le personnel est-il bien payé ?

Je pense que c’est correct mais je remarque tristement une chose, la plupart ne sont pas tunisiens mais surtout africains. Je peine à trouver du personnel tunisien malgré le chômage.

Au début nous n’étions pas en mesure de payer de gros salaires à nos employés, mais il y a de nombreuses autres choses que nous avons faites pour créer une bonne ambiance de travail. Nous sommes soucieux des pauses et des congés. Nous avons mis en place un système de compensation, pour lequel les employés pourront prendre du temps libre lorsqu’ils en ont besoin, mais travailler plus en contrepartie lors de périodes de pointe.

Nous organisons quelque fois des soirées pizza qui ne coûtent pas grand-chose mais peuvent renforcer l’esprit d’équipe. Nous avons aussi un système de commission afin que les employés soient motivés à élargir la clientèle. Ces petites choses peuvent faire une grande différence pour notre personnel qui était une petite famille devenue grande.

Quels sont vos prochains rêves ?

Un centre Violette hors frontières. Prouver que les tunisiens et les tunisiennes sont aussi compétents dans le domaine de l’art esthétique. Nous sommes en train d’y réfléchir sérieusement. Violette était un rêve qui s’est réalisé. Pourquoi pas d’autres ?

Nadia Ayadi

 

 

 

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