Santé ado : Halte à l’acné
Incontournable chez la majorité des adolescents, l’acné est une maladie de la peau qui retentit énormément sur le moral. Si les formes minimes sont le plus souvent le reflet de modifications physiologiques passagères liées à la puberté, les formes moyennes à sévères sont une maladie cutanée à part entière.
Chez l’adolescent, l’acné évolue spontanément vers une régression des lésions au bout de plusieurs années jusqu’à disparaître. Mais elle peut persister chez certains et devenir une véritable souffrance psychologique et dermatologique. Tout dépend du type d’acné que l’adolescent va présenter.
Il y a acné et acné
En effet, il y a plusieurs sortes d’acné, qui sont différenciées par leur forme et par leur gravité. Tout commence à la puberté, vers 12-13 ans chez les filles et 14-15 ans chez les garçons. Dans les cas rares, où elle débute chez des sujets plus jeunes, pré pubères, c’est un mauvais signe car ces acnés précoces sont rebelles et poseront des problèmes de traitement et de cicatrisation.
Au début, sur le nez, les joues et le front, on verra apparaître de petites élevures blanches (séborrhée) et des points noirs (comédons). On en dénombre juste quelques unes. Par la suite, vont apparaître de petites élevures rosées ou rouges, fermes et, parfois, douloureuses ou encore à contenu purulent jaunâtre. A ce stade, c’est l’acné inflammatoire qui risque de laisser des cicatrices, si elle n’est pas soignée à temps.
Certaines acnés sont graves, particulièrement lorsqu’elles sont très étendues sur le visage et le dos, et que leurs lésions sont très profondes, formant parfois des tunnels de pus et s’accompagnant de fièvre. Non seulement elles sont rebelles aux traitements, mais même si on note des épisodes de régression, elles réapparaissent très vite. Dans ces cas, on est souvent obligé d’avoir recours à la microchirurgie, car tous les autres traitements médicamenteux s’avèrent inefficaces. Reste qu’un problème majeur demeure, en l’occurrence, le retentissement psychologique : image négative de soi, sentiment de rejet, découragement, etc.
Plusieurs traitements, souvent en association
Il y a les traitements locaux qu’on applique sur la peau. Ils comprennent essentiellement les rétinoïdes, les antibiotiques et le peroxyde de benzoyle, des produits que tous les patients connaissent bien et qui ont fait la preuve de leur efficacité.
On accompagne ces applications locales par des médicaments en comprimés ou en injections. Là aussi on utilisera :
Les antibiotiques : ils ont une action contre les bactéries et une action anti-inflammatoire. Utilisés depuis plus de trente ans, ils restent relativement efficaces malgré quelques résistances. Ils sont, en général, bien tolérés, surtout s’ils sont pris à distance d’un repas. Ils sont souvent prescrits pour une période de trois à six mois. Les antibiotiques sont d’autant plus efficaces, qu’ils sont associés aux « rétinoïdes » en application locale.
Il arrive que les médecins aient recours aux rétinoïdes en comprimés, mais seulement en cas d’acné très sévère ne cédant pas sous traitement local et antibiotiques. Ce sont des médicaments qui vont agir sur les facteurs physiopathologiques de l’acné, mais la sévérité de leurs effets secondaires a rendu leurs conditions de prescription très rigoureuses. Dans ce cas de prescription, un bilan hépatique et lipidique est effectué avant le début du traitement, un mois après, puis tous les trois mois. Le port de lentilles de contact est prohibé, tout comme l’exposition au soleil. Il faut également graisser les lèvres. Il faut prévenir le patient, qu’il peut avoir une aggravation de l’acné en début du traitement qui s’estompera par la suite. On attirera l’attention des très jeunes futures mariées sur le fait que la prise de rétinoïde est dangereuse pour la grossesse, la contraception devra être obligatoire, et débutée un mois avant de poursuivie deux mois après l’arrêt du traitement.
Les hormones
La survenue de l’acné est influencée par les variations hormonales. La prescription de pilules contraceptives peut être judicieuse.
La corticothérapie : elle est réservée aux cas sévères avec une inflammation très importante.
Le zinc
Quand les autres médicaments ont échoué, ou sont contre indiqués, on peut proposer le zinc qui a l’avantage de ne pas être déconseillé en cas de grossesse ni en période estivale.
La microchirurgie
Indispensable pour les cas sévères et si on veut éliminer les cicatrices. Elle vient compléter les traitements locaux et ceux qui sont administrés par voie générale. Au cours de ce traitement, on va retirer les points noirs, les microkystes. En général, on applique un anesthésique localement, on fait une petite incision et le contenu de la lésion est expulsé. On pourra toujours compléter par le peeling, la dermabrasion, et le laser.
Hygiène et cosmétologie
Quelques conseils pratiques seront dispensés aux adolescents quant à l’utilisation des soins d’hygiène et de cosmétologie. Le but étant de diminuer l’irritation et de ne pas aggraver l’état des lésions par le grattage.
La toilette du visage se fait deux fois par jour, matin et soir avec un produit nettoyant doux et non agressif. On conseillera surtout les gels, adaptés à chaque type de peau, préférables aux savons classiques. Après avoir nettoyé la peau, il faut l’hydrater avec un produit qui ne favorise pas l’apparition des points noirs. En général, on applique le traitement local le soir et la crème hydratante le matin. Concernant les fonds de teint, ils sont à bannir car ils peuvent être source d’apparition de nouvelles lésions acnéiques.
On terminera nos conseils en recommandant d’éviter le soleil et d’utiliser une photoprotection (crème écran), pendant toute la durée du traitement et même après.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser : l’alimentation n’a pas d’influence sur l’acné.
Samira Rekik
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