Radhia Ben Mrad, tête de liste Houmet El Marsa : « J’ai fait une promesse à mon père… »

Toute petite Radhia Ben Abdallah Ben Mrad s’abreuvait de la grande générosité de sa grand-mère et de son père médecin. Sa formation en urbanisme lui a donné la capacité de connaitre l’histoire, de comprendre la vie quotidienne des gens. Elle est continuellement envahie par cette folle envie d’écouter et d’agir sans être la spectatrice indifférente de la vie locale. Tête de liste de Houmet El Marsa, elle confie : « Mon attachement à la Marsa m’a toujours conduit à mener des actions tant individuelles que collectives pour la réalisation de son développement ».
Quand elle avait 40 ans, l’ âge où les bancs de l’école devraient normalement n’être qu’un souvenir, Radhia ressentait le besoin d’un nouveau souffle et avait envisagé la suite de sa carrière. Par défi, par ambition, mais aussi de par son amour pour l’urbanisme, elle décroche avec brio un diplôme. Elle affirme «Je ne veux pas être déphasée et je veux apprendre tous les jours. Par nature, quand j’ai un objectif, je fais tout pour l’atteindre ».
Le Saf Saf, un amour d’enfance

Ses coups de cœur à la Marsa ? Y’en a beaucoup, mais le Saf Saf qui l’attire. Et quand on lui demande pourquoi, elle répond avec nostalgie que «C’est un endroit qui est lié à mon histoire personnelle. C’est un lieu convivial. J’adore cette mixité sociale où l’on voit des gens de tous bords, c’est ce qui fait la richesse de cette place. A l’époque, je vois bien les femmes en sefsari entourées de leurs enfants et maris. Le Saf Saf reflète la société tunisienne, cet endroit où tu peux trouver, au coude à coude, un ministre et un chômeur en train de manger une Brika ou un Balbalouni. Le Saf Saf rend les gens heureux, tu y vois le bonheur. Je me souviens des combats de boxe… de Hedi Semleli, Ali Riahi et Taher Gharsa que j’ai vu chanter au Saf Saf, où j’ai passé mon enfance. Je n’oublie pas les « Briks », le « kaskrout » et le « Banbalouni »… Maintenant on essaye de faire revivre le mythe de la Marsa ».

Radhia Ben Mrad n’est pas une novice de l’investissement de soi et surtout dans des projets sociaux. Elle affirme que cela est dû à une promesse faite à son père qu’elle vénérait « Je me souviens de ce projet qu’on a réalisé à Mornag. Il s’agit d’une école primaire dont j’ai participé à la modification et à la remise à neuf. On a parrainé l’école pendant 10 ans en partenariat avec une société à Radès. J’ai participé au développement de toute une génération, c’est l’essentiel. J’ai essayé de satisfaire tout le monde et surtout le fait d’avoir rendu hommage à mon père ».

Sa formation d’urbaniste lui donne encore et encore cette envie et cette capacité de s’impliquer, de comprendre et d’identifier les problèmatique du quotidien.
Bénévolement et durant une décénie, elle s’est donné corps et âme au sein de la municipalité de la Marsa en faisant partie de deux commissions : « Eh oui dix ans d’identification de problèmes ». Actuellement, elle veut à tout prix solutionner ce qui a été déjà identifié. « C’est l’aboutissement d’un engagement car au début j’ai frappé la porte de la municipalité en tant que citoyenne… ».
Notre future maire est une femme de terrain, elle y être pour rencontrer l’autre. «On apprend du contact avec les gens. Avant je lisais beaucoup, maintenant je veux agir… Je n’ai plus le temps de lire tout mais je trouve le temps pour des lectures ciblées liées notamment à mon travail. Je discute beaucoup avec les gens et c’est ainsi que je comble mon déficit en lecture ».

Avec toutes ces journée remplies, trouve t-elle le temps pour la famille ? Pour elle, le dimanche, c’est l’occasion, après avoir enchaîné les heures au travail, de se vider la tête : « Dimanche, je suis mère de famille, je m’occupe de mon mari, mes enfants et petits-enfants, mais un thé au Saf Saf et une promenade au long de la corniche reste primordial ». A la question de savoir qu’une fois élue quelles seront ses pririorités, elle confie qu’elle ne va certainement pas s’endormir sur ses lauriers en buvant tranquillement du café. «tout se travaille, tout se mérite… J’ai un malaise quand je vois des gens malheureux. J’ai vu mon père soigner les gens gratuitement…. On a ce côté humain dans la famille. C’est pour cette raison que dans le programme, on a consacré un fonds de solidarité propre à la Marsa. J’aime écouter, mettre en place le mécanisme de participation pour résoudre les urgences : infrastructures de base, sensibiliser les gens… pour la durabilité de notre ville, il faut préparer la base. Il faut commencer localement pour pouvoir aller vers le haut ».

Mais qui sont ses collaborateurs ? « Une liste constituée de gens passionnés de la Marsa et qui veulent travailler. Une compétence nécessaire. Une liste essentiellement jeune qui va ajouter un regard neuf. Les choses ont changé et je ne peux pas raisonner comme ma fille de 23 ans ».
A la question de savoir quelle était son rêve :elle répond en souriant sereinement !
« Une ville solidaire et cohérente, une Marsa qui communique et ouverte. Un climat de confiance entre la municipalité et les citoyens où l’intérêt général prime sur tout. Une ville dont tous les quartiers pourraient être aussi vivables les uns comme les autres ».
A la question de savoir si elle aimait le foot et quelle était sa club préféré, elle répond « vive l’ASM ! J’avoue que je ne suis pas une grande fan de football, mais je ne peux que soutenir naturellement notre ASM. Mais j’avoue que les jeunes membres de ma liste en sont des défenseurs enragés … »

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