La femme d’un homme d’affaire tunisien se confie : J’ai épousé un pervers sexuel
Peut-on se libérer de l’emprise d’un pervers sexuel ? Un témoignage poignant assorti de conseils pour les femmes pour qu’elles ne se laissent plus piéger par ceux qui ont uniquement un sexe dans la tête.
Elle avait cru trouver l’amour à 35 ans, jeune médecin, épouse d’un grand homme d’affaire tunisien et que pour des raisons évidentes, nous tairons le nom. Latifa, l’épouse, avait le même âge que son mari à l’époque. Elle se sentait exister pour quelqu’un qui avait vécu sa vie et elle aussI. Deux adultes responsables qui se sont chois, se souvient-elle. Pourtant, elle avait su repérer son obsession pour les femmes.
En effet, dès le début de leur relation, elle éprouva quelques doutes sur des revirements brusques de comportements lorsqu’ils étaient dans des soirées ou encore lorsqu’il partait en claquant la porte puis revenir avec un bouquet de fleurs en la couvrant de baisers et en l’appelant « ma chérie».
Aujourd’hui confie t’elle j’ai 58 ans et mariée depuis plusieurs années. Je m’entends encore très bien avec mon mari, que j’aime. Il eu ça et là des différentes liaisons avec d’autres femmes sans passion sans que je le sache. Il a eu la malchance ou la chance d’avoir des maîtresses qui ne sont pas tombées amoureuses de lui et cela l’arrangeait car il voulait à tout pris préserver son couple. Sauf la dernière. Même mariée, elle était tombée follement amoureuse de lui. Ils sont restés ensemble deux ans sans que je le sache. Il était avec moi toujours aussi aimant et attentionné. Le jour où je l’ai su, il l’avait quittée car il ne l’aimait pas, c’était juste sexuel disait-il en m’embrassant les mains, presque en pleurant. Il l’avait définitivement abandonnée car il aimait les facilités et ne savait rien gérer lorsque cela devenait compliqué. C’était la maîtresse à présent qui le harcelait en le surveillant devant chez nous tous les soirs. C’est alors qu’il l’avait définitivement ignorée et elle l’avait compris. Je lui ai encore pardonné. C’était dur, très dur. J’étais désespérée, mais avec le recul je me disais que cela lui passera car c’est justement le danger est qu’il tombe amoureux. » Jamais je ne quitterai ma femme me disait-il. D’abord parce que je suis heureux avec toi ».
C’était un bonheur perturbé mais paisible, tranquille, qui me convenait. Je ne voulais pas lui faire du mal, que je n’en ressens nulle envie de me séparer de lui malgré tout. Nous avions des enfants et je voulais les protéger. Mais lui, il continuait et un jour je n’en pouvais plus.
Il continuait à être pervers, vicieux même envers moi. Mais je ne savais pas qu’il continuait à avoir des aventures avec toutes les femmes et surtout celles qui étaient mariées pour ne pas avoir de problèmes d’attaches.
Toujours prudent, très discret, n’en parlant à personne…. Il sentait sans doute que j’acceptais ses écarts.
A mon âge, moi-même je n’étais plus très branchée sexe. Je préférais le laisser un peu libre plutôt qu’il me quitte.
Mais ce qui m’avait dégoûtée, c’est que j’ai appris en fin de compte que c’était un obsédé sexuel qui a envie continuellement, d’aimer et toucher d’autres femmes, et à qui l’occasion se présente toujours. C’était un séducteur grave et toutes les femmes qu’ils voulaient tombaient comme des mouches dans son piège. Une fois délaissées, elles ne pouvaient pas faire de scandales étant toutes mariées à de forts hommes d’affaires bourrés de fric.
Il a toujours essayé de faire les choses en douceur, de manière à ce rien ne se remarque.
Très charmant en société, il devenait tout autre en harcelant les femmes au quotidien. Au début Latifa lui trouvait toujours des excuses : enfance perturbée, responsabilités professionnelles stressantes, inaptitude chronique au bonheur. « Beau gosse », il fallait qu’il séduise toutes les jolies filles…
Un séducteur, une espèce aussi diversifiée que polymorphe. très direct, un coureur de fond guettant sa proie dans l’ombre pour mieux la plaquer contre un mur au moment opportun, il est capable de jouer l’acharnement et même de feindre l’indifférence pour mieux parvenir à ses fins.
Il était le plus beau mec de la soirée » pour se métamorphoser en stratège de la séduction.
Cette mutation en araignée, il tissait sa toile, pour les plus patientes. En séduisant, l’homme brise en effet pas mal de clichés : il cesse d’être celui qui se laisse gentiment conter fleurette pour devenir acteur de son désir. Il choisit avant d’être choisi et mobilise dans sa conquête des ressources aussi diversifiées que le désir, la ruse, l’orgueil, la patience et le mensonge.
Coup de foudre immédiat avec une femme. Première nuit chez elle, puis week-end sous la couette. Puis tous les soirs de la semaine… Lorsqu’il raconte qu’il n’avait jamais été aussi heureux de sa vie ou qu’il était en instance de divorce, les femmes ressentent le besoin de le protéger.
A un moment, j’avais cette impression de vivre une petite mort auprès d’un étranger qui ressemble à l’homme que j’ai aimé. »
Latifa a ainsi failli partir plusieurs fois et s’est fixée des ultimatums qu’elle n’a pas respectés, attendant sans doute qu’un événement lui facilite le travail.
Un jour, lorsqu’elle apprit que même sa nièce n’a pu lui échapper en lui touchant ses seins en sortant de la douche un jour d’été, elle fit sa valise et alla contrariée chez ses parents. Ces derniers soucieux de la stabilité de son couple ont tout fait pour qu’elle réintègre sa maison. On lui avait dit que tous les hommes étaient ainsi. Latifa tient bon mais reprit vite le chemin de son foyer en pensant que ses parents avaient raison.
Elle a un travail dans lequel elles s’épanouit et ses enfants la comblent de bonheur. Elle se dit que les choses vont s’arranger, qu’il n’était pas seulement cet homme vicieux et caractériel puisqu’elle l’avait tant aimé. Pour survivre, Latifa cloisonne sa vie. Elle si vive, expansive, sûre d’elle dans son métier de médecin se transforme en « victime toujours sur le qui-vive, prompte à lever les mains pour se protéger, évaluant mille stratégies pour garder un peu de sérénité dans mon foyer. Elle se dit que sans doute que c’était à cause de son travail trop prenant que son mari était ainsi. Elle pris alors la décision de quitter son travail pour mieux s’occuper de son foyer.
Le coup psychologique porté à son fils aîné a été un déclic de choc pour Latifa. En sortant de sa chambre,le fils aîné avait vu son père en plein ébats avec l’aide ménagère… et pourtant, elle reste. « Je ne voulais pas encore casser l’image du père et je lui trouvais excuses lorsque ce dernier se confit en excuses pour dire que ce n’était qu’une pulsion. Je pensais qu’il valait mieux pour mes enfants qu’ils grandissent avec un père même nuisible. » Je devenais une experte en justifications pour éviter le conflit suprême. Une stratégie de survie et chaque journée passée sans heurts était une journée de gagnée. »
Cela était épuisant pour Latifa qui se vidait de son énergie combative. Le jour où elle appela une amie en lui confiant la perversité de son mari, celle-ci lui confia également qu’il était temps qu’elle sache que son mari n’était pas à son premier écart, qu’elle était au courant de toutes les conquêtes multipliées et qu’elle-même n’a pas échapper à cela. Par pudeur, par soucis de ne pas briser un couple, personne n’osait parler à Latifa du vice de son mari.
Et puis un jour, elle était en train de refaire son dressing dans sa chambre pour remettre en place les vêtements d’été. C’est alors qu’elle s’aperçût qu’une tablette était oubliée sous les vêtements.
Elle se douta d’un coup de quelque chose. Elle chargea l’appareil et le mit en marche. Un compte facebook était ouvert. C’était celui de son mari. Elle remarqua plusieurs messages, tous adressés à des femmes et parmi elles, plusieurs de ses amies. Elle lut les messages enflammés. Il disait les mêmes choses à toutes. Il avait eu des aventures avec toutes. Latifa trembla de tout son corps… Mais le coup de massue, était une vidéo adressée sous forme de message et où il était nu avec l’une de ses meilleures amies… Elle était pétrifiée. Elle décida enfin de mettre fin à son couple longtemps mis en hibernation. Il fallait absolument qu’elle sauve sa peau avant la folie.
La rupture est difficile, doublement insupportable. « Je revendique avec rage ma part de responsabilité. Je n’ai pas eu le courage de reconnaître que je m’étais trompée. Pour s’en sortir il faut vouloir être acteur de sa vie. Je me suis reconstruite grâce à plusieurs thérapies. « .
Ses enfants, devenus adultes, ont rompu tout contact avec leur père. Si elle se dit libérée de l’emprise de son ex-mari, elle estime qu’il a laissé une empreinte forte sur la femme qu’elle est devenue.
La culpabilité à l’égard de ses enfants, elle, a mis longtemps à s’estomper. « J’aurais dû partir depuis longtemps pour éviter de tels spectacles et scènes devant les enfants. « .
C’est pourquoi Latifa nous a contactés pour écrire son histoire qui n’est sans doute pas la seule. Mais nous dit-elle, il s’agit d’aider d’autres femmes victimes qui se laissent embobiner et pour qu’elles évitent les griffes d’un manipulateur. Puisse mon récit éclairer celles qui tombent dans le piège d’un pervers sexuel et leur donner la force de dire non aux vicieux séducteurs mariés.
Ce soir-là, j’ai renvoyé cet homme que je ne voulais plus, que je rejetais définitivement avec dégout. C’était ma maison et qu’il aille voir ailleurs! Cette fois ci je n’ai plus aucun regret.
Je ne n’ai jamais plus revu ce pervers sauf pour un divorce que j’ai même demandé à l’amiable pour faire vite.
Nadia Ayadi
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