Hammamet : L’originale fusion s’éclate sur scène
Par notre envoyée spéciale Sayida Bourguiba
Le musicologue-chercheur Zouheir Gouja qui œuvre depuis plus que 20 ans à prévaloir et à mettre en valeur notre identité musicale tunisienne, a toujours insisté sur sa pluralité qui est représentée et diffusée par les pouvoirs publics depuis plus que 60 ans. Cet artiste a su conquérir un public averti, curieux et réceptif, lors de la 2e soirée programmée dans la 56ème édition du festival international de Hammamet. Il avait proposé son dernier cru devant des spectateurs qui se sont délecté devant une création musicale. Il s’agit du fruit mûr d’une coproduction entre le Centre culturel de Hammamet et le groupe « Mazij » ou « Original Fusion ».
Un spectacle de musique et de danse traditionnelle revisitée et des rangements musicaux inédits avec un zeste de musique électronique. Une occasion donné à une pléiade de musiciens, de chanteurs, d’ instrumentalistes et des danseurs-chorégraphes à s’exprimer en présentant un riche contenu fusionnant avec un patrimoine musical du Sud-Est, du Centre et du Nord-Ouest du pays .
Tous les membres d’ « Original Fusion » ont mené avec brio ces différents genres musicaux mettant en relief la richesse de la Tunisie ainsi que sa dimension africaine. En effet, le nom Ifrikiya attribué au continent n’est que l’appellation initiale de la Tunisie.
L’artiste du Sahel Wissal Naceur, a chanté le « stambali » avec ses tripes. Enveloppée dans une transe esthétique, la forte voix du chanteur Keffois Abdelrahmane Chikhaoui, avait fait voyager le public à Gafsa pour chanter son patrimoine. Ben Said au clavier électro, a su si bien moderniser ce genre musical. Quant au duo Zouheir Gouja au Oud tunisien et Mohamed Khachnaoui au « gumbri », a excellé ! Une synergie se faisait sentir entre le professeur qui transmettait la technique et son étudiant qui voulait émerveiller voire le dépasser ! La « tabla » et le « tabel », le « mezoued », la « gasba », le « naï » et les « chkachaks », ces petites cymbales métalliques indissociables du « stambeli », ont fait le reste !La cerise sur le gâteau avait été, la palestinienne Shad Awawdeh, qui a chanté et dansé tunisien. Il s’agit de la petite fille de Dima qui dansait avec spontanéité.
La présence des danseurs Malek Zouadi, Karim Touwayma, Marwen Errouine sous la direction scénographique de Fathi Boushila ont également impressionnés le public acquis ! Zouheir Gouja et son équipe ont su mettre en valeur les cadences des rythmes. La danse et l’état de transe provoqués sur scène a magiquement oscillé entre modernité et authenticité. Un spectacle époustouflant qui a agréablement duré 1h40 !
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