Le regard d’enfant-adulte de Ridha Sarsar

L’artiste aime vivre les différents métiers et la matière, toutes les matières, banquier, administrateur d’institution, poète et plasticien ! La carrière professionnelle n’a jamais handicapé mes «vadrouilles» dans les arts, la défense de l’environnement ou le bénévolat dans les ONG. Vous avez sûrement rencontré un médecin-menuisier, un avocat-maçon, un pilote-chasseur-pêcheur… », affirme Ridha Sarsar (Riza, pour les intimes) puisque c’est de lui qu’il s’agit. Plutôt que de sombrer dans le gâtisme avilissant qui menace les hommes qui se laissent dominer par des passions abrutissantes pour leurs sens, Ridha Sarsar s’épanouit et s’éclate dans la poésie et la peinture. Sa création artistique est liée à une remise au travail incessante et colorée.

L’artiste ne cesse de tenter de figurer sur la toile ses peines et ses joies en devenant « réparateur infatigable, dont l’existence perdrait toute signification si l’objet n’était plus à réparer, ce qui explique sans doute la persistance de son énergie créatrice. Entre abstraction et figuration, il ajoute un jeu sur la matière et la texture traversées par la mémoire de son enfance, des îles où il est né en se nourrissant de la beauté de Kerkennah.

Ses tableaux, en apparences légers et naïfs portant la signature « Risa », cachent une certaine nostalgie  et une poésie sous-jacente. A travers ses œuvres, la dimension psychique qui l’a nourri, instruit et aimé comme peu d’enfants ont pu l’être ! Sa dernière exposition du mois d’octobre 2022 intitulée « Rétrospective » à la galerie du Centre culturel Aykart, a été un comme un parcours artistique qui l’a préservé du monde extérieur devenu pour lui méconnaissable et même médiocre. Un merveilleux regard d’un homme inachevé, d’un enfant-adulte.

Nadia Ayadi