Le Vaginisme :  Très fréquent mais très sous-diagnostiqué

 

Le Dr. Achour Radhouane est gynécologue-obstétricien, sexologue diplômé en médecine esthétique génitale. Il a déja publié une importante diversité d’articles scientifiques et est un reviewer dans de très sérieuses revues médicales internationales entre-autres comme le “Journal of sexuel medicine”. Le Dr Achour fera désormais partie de notre équipe pour enrichir notre rubrique santé. le sujet tabou du vaginisme, il nous en parle.

 Le vaginisme?  Un mot qui peut ne rien dire pour certaines femmes, mais qui constitue un vrai cauchemar pour d’autres. Il est très fréquent   dans notre contexte socio-culturel mais paradoxalement sous-diagnostiqué et peu déclaré par les patientes, car  jusqu’à ce jour considéré comme un sujet tabou ou même qui fait honte.

Il s’agit d’un trouble sexuel qui peut avoir  un impact sur l’estime de soi de la femme, sur la stabilité et l’harmonie du couple, voire même sur la stabilité familiale au sens large du mot.

le vaginisme qui est   défini comme un « trouble douloureux génito-pelvien/trouble de pénétration », est dû à une contraction musculaire pelvienne involontaire qui perturbe les rapports sexuels. Cette contraction réflexe des adducteurs et releveurs, ferme et bloque invinciblement l’orifice vaginal.

Dans la majorité des cas, il s’y associe  une peur anticipatoire  qui précède la tentative ou tout simplement  l’idée de pénétration. Elle  peut se traduire par une tachycardie, des sueurs et parfois une sensation de boule dans la gorge ou de malaise. D’où, chez presque la totalité des femmes  qui en souffrent,  l’adoption de différentes stratégies pour éviter toute pénétration.

Ainsi,  la femme « vaginique »  évitera les moments intimes avec son partenaire afin d’esquiver toute tentative de pénétration.

C’est  à cause de cette même peur que cette  femme évitera de consulter son gynécologue pour n’importe quelle  autre plainte médicale (douleur pelvienne, métrorragie…).  Si même elle se trouve obligée  de consulter, elle réussira souvent à échapper à l’examen gynécologique qui est  associé dans la majorité des cas à une angoisse et à une agitation. Mais au prix d’un examen incomplet, elle laisse  échapper une opportunité pour diagnostiquer des maladies parfois graves infectieuses ou néoplasiques du col!

Je pense que toutes ces femmes ne demandent qu’une seule chose : être bien comprises, aussi bien par la famille que par les professionnels de la santé. Ces derniers  doivent  les  informer de ce trouble sexuel et  les adresser  à un sexologue.

Généralement, un vaginisme correctement pris en charge est guérissable au bout de 4 à 6 mois, car  sa prise en charge est actuellement assez bien codifiée. Dans le cas échant, il  peut pérenniser  toute la vie.

En fin de compte, il faudrait savoir qu’il n’y a pas de solution miracle. En effet, en cas de mariage non consommé d’une femme qui souffre de vaginisme, la défloration chirurgicale de l’hymen n’est jamais la solution. Seule une sexothérapie bien conduite reste le traitement idéal de ce trouble. Comment y remédier si les femmes concernées ne consultent pas ?

Le désir, le diagnostic ou le suivi de grossesse représentent le motif de consultation le plus fréquent  de ces femmes. Mais là, une question surgit : est-ce qu’une femme vaginique peut un jour être enceinte?  Oui, elle peut l’être. Et là, la situation peut se compliquer d’avantage.

La fertilité est un autre chapitre de la  vie de ces femmes. Elle  constitue un  sujet complexe, oppressant et stressant. Ce sujet sera abordé dans notre prochain numéro d’une façon approfondie.

Dr A.R

Pour en savoir plus, voici l’adresse mail du Dr Radhouane Achour

drradhouane.achour@gmail.com

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