Des étoiles musicales franco-tunisiennes dans les yeux de Laurent Jost

 

Il avait découvert Hammamet depuis quelques années et plus particulièrement l’hôtel Hasdrubal, véritable unité dédiée à l’art avec ses prestigieuses et importantes collections de toiles. Son épouse avait senti qu’elles étaient si musicales et avait même confié à son époux que ce serait tellement beau d’y organiser des concerts de musique classique. Cette idée n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd.  Un doux rêve s’est installé et avait tant caressé Laurent Jost puisque c’est de lui qu’il s’agit et que tout est faisable quand il y a l’envie d’y arriver.

Impliqué et engagé dans tout ce qu’il fait, il est généreux, passionné, sans aucun artifice et tout ce qu’il touche devient vedette! De l’émotion brute comme lorsqu’il joue sur un violoncelle historique. Dans ses yeux il y a la mer et le ciel fécond d’étoiles universelles. Un artiste en majuscule détenteur du prix suprême du Concours national Radio France. Fils d’une mère pianiste et d’un père violoncelliste de grand talent, il sait de quoi il parle. Il s’est déjà produit en tant que soliste avec les orchestres philharmoniques et les différentes formations de musique de chambre en tant que violoncelliste soliste notamment en duo avec Rolabd Pidoux concertiste international et professeur au conservatoire national supérieur de musique de Paris.

Un répertoire éclectique sur un violoncelle du 17^e siècle. 

Laurent Jost a aussi parcouru les plus grandes pages du répertoire lyrique dans les principaux opéras.  Il s’était produit entre autres grâce à son ouverture aux musiques actuelles et symphoniques, à des enregistrements et concerts auprès de Juliette Gréco en tant que violoncelliste soliste. Ce qui est exceptionnel chez cet artiste, c’est qu’il interprète un répertoire éclectique sur un violoncelle datant du 17^e siècle. Quand on entend jouer du violoncelle, il nous semble qu’il est le plus proche de la voix humaine, une voix si profonde comme sauvage mais à la fois d’une immense tendresse comme celle de Laurent Jost.

Il est connu et reconnu aujourd’hui comme étant l’un des meilleurs dans le monde grâce à l’exceptionnelle sonorité de son prestigieux violoncelle. Il s’est d’ailleurs produit lors d’une variété de concerts dans les importants monuments tels que la cathédrale d’Amiens, Reims, Nice…sans oublier celle de Monaco en présence du prince AlbertII.  Une double surprise similaire nous attend bientôt à Tunis.  Un concert sera organisé pour fêter le centenaire de l’installation de l’orgue   de la cathédrale de Tunis qui sera prise en charge et restaurée.

Ce concert aura lieu en présence du pianiste Jean Cyril, ami de la Fondation Hasdrubal, qui sera le premier à jouer sur l’orgue mise à neuf  en présence des instrumentistes du Conservatoire national supérieur de musique et de danse  de Paris et ceux  des Conservatoires de Tunisie.

Etienne Vatelot, l’illustre luthier avait tenu à présenter Laurent Jost à Mstilov Rostropovitch qui avait très vite adopté l’artiste pour partager des inspirations musicales durant des années. Ces partages privés sont devenus la principale source du jeu musical de Laurent Jost qui a été également violoncelliste auprès du célèbre journaliste et écrivain Patrick Poivre d’Arvor lors de représentation mixant littérature et musique. Mais le dernier rêve caressé de Laurent Jost s’est concrétisé en Tunisie à son grand bonheur et celui de la Fondation Hasdrubal. Il en devient même le Directeur musical dans l’unité dédiée aux arts, au partage de l’Excellence culturelle et à la production d’artistes de renommée mondiale.

L’engagement musical de Laurent Jost en Tunisie

La Tunisie a eu la chance que la direction musicale et artistique de la Fondation Hasdrubal soit dirigée par un tel personnage tenu par la Convention internationale de transmission d’excellence. Cette dernière unit le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Une convention par laquelle l’ambassade de France et l’Institut français de Tunisie sont aujourd’hui les partenaires officiels.

Cette volonté artistique a été déjà commune à  Raouf Laamouri,  PDG de la chaîne Hasdrubal et Laurent Jost. « Nous voulions aller encore plus loin dans le développement de la culture dans l’hôtel en associant la musique et la poésie aux précieuses collections de peintures exposées dans l’établissement qui sont propriété de la chaîne. » Le rêve de mettre en dialogue peinture et musique a été aussi réalisé magiquement. Quand il y a du talent, de l’amour et de la bienveillance, tout devient plus facile. Les énergies ont été trouvées pour monter ce méga projet en un rien de temps avec une fluidité exceptionnelle, l’objectif a transcendé toutes les difficultés. C’est presque du jamais vu !

« Après les deux concerts organisés en février 2018, nous avions cherché à prolonger l’initiative. C’est alors que nous avons pris les choses en main en France en continuant notre collaboration très étroite avec M. Laamouri. L’idée nouvelle consistait en l’organisation d’un festival musical de prestige doublé d’un séjour touristique afin de ramener des mélomanes de l’Europe entière pour écouter des légendes de la musique classique comme le violoniste Patrice Fontanarosa ou le violoncelliste Roland Pidoux, des ambassadeurs mondiaux de leurs instruments ou encore la voix d’or de la soprano Sabine Riva ou pour la troisième soirée les textes poétiques lus par Patrick Poivre d’Arvor… » avait confié à la presse Laurent Jost.

Aujourd’hui, ce que souhaite Laurent Jost « c’est que les mélomanes avertis puissent se sentir presque entre amis avec les musiciens. Un des participants au public, qui possède des pièces dans sa grande maison au sud de la France remplies jusqu’au plafond de vieux disques et de CD de musique classique, m’avait confié qu’il écoutait  Patrice Fontanarosa depuis des décennies. Il lui est même arrivé de prendre un billet d’avion pour Berlin ou pour l’Asie afin d’aller l’écouter en concert. Je crois rêver quand je me rends compte que je suis à quelques mètres de lui ou que je peux lui parler dans le cadre des rencontres du matin avec les musiciens. Lorsque je le vois au petit déjeuner avec Roland Pidoux en train de manger à quelques tables de moi, je suis obligé de me pincer pour croire que je suis vraiment à côté d’eux ».

Des concerts de haute facture gratuits aux étudiants tunisiens

La Fondation Hasdrubal avait travaillé avant tout pour rendre effective la gratuité des spectacles en faveur des étudiants tunisiens de toutes les disciplines.  « Il ne fallait surtout pas que l’argent soit un frein pour les petites bourses des étudiants.

Il fallait aussi organiser une master class entre les musiciens français et les jeunes étudiants en musique. La rencontre a été magnifique, elle a donné lieu à un échange libre et interactif entre les uns et les autres. Les jeunes ont pu par conséquent jouer quelques minutes de leurs instruments sous l’écoute attentive des maîtres Patrice Fontanarosa et Roland Pidoux, qui ont donné aux étudiants quelques impulsions et des sujets de réflexion de fond pour que ces jeunes puissent progresser. Roland Pidoux avait affirmé en s’adressant à une jeune violoncelliste «Tu as une belle base, maintenant pense à améliorer ta gestuelle de cette façon-là». C’est du très fin pilotage qui ressemble à l’orfèvrerie. Les jeunes ont des outils de communication magique entre les mains, à savoir les tablettes et les smartphones, qui peuvent leur servir à évoluer dans leur pratique.

Nous allons communiquer affirme encore à la presse Laurent Jost, avec l’appui de personnalités politiques notamment, pour démontrer que la Tunisie n’a rien d’un pays où les touristes prennent des risques sécuritaires. Pas plus qu’à Berlin, Londres ou Paris. D’autre part, nous avions pour projet pour les prochaines éditions de mettre en place un programme avec des instruments différents, des instruments à vent en particulier. Or, figurez-vous que nous doutons parfois de la direction à prendre parce que les participants au public nous disent souvent qu’ils ont tellement envie de retrouver les mêmes sensations, les mêmes artistes, parce qu’ils se sentent en harmonie avec eux et qu’il ne faut surtout rien changer !». Et l’aventure continue pour bien d’autres surprises artistiques.

Nadia Ayadi