Comar d’or 2023 A la recherche du temps perdu…

 

Le jury de cette 27e édition 2023 a eu à examiner 24 ouvrages. « Une bonne moisson et ce n’est pas la qualité qui y manque ». Le Jury avait remarqué une tendance qui s’affirmait d’une année à l’autre. La majorité des livres en course sont écrits par des auteurs de 60 ans et plus. Ridha Kéfi, président du jury avait affirmé dans son édito « Comar flash », qu’il n’était jamais trop tard pour… rattraper le temps perdu. Il confie que ce phénomène relève davantage de la sociologie que de la littérature.

« Il n’y a certes pas d’âge pour écrire un roman, mais on peut supposer que cet art exige autant de la connaissances que d’expériences et pas seulement littéraires. Avec l’âge on se sent beaucoup mieux outillé pour s’éssayer à un genre aussi complexe, exigeant et qui fait davantage appel à la construction qu’à l’inspiration. Le roman tenant plus de l’ingénierie, de l’architecture que de la poésie et du lyrisme. On peut aussi supposer que l’écriture d’un roman requiert une certaine disponibilité que beaucoup de personnes ne retrouvent qu’après la retraite. Outre la lange, le style et l’imaginaire, ‘écriture romanesque exige souvent  un  long travail d’enquête et de documentation et par conséquent un capital temps qu’un retraité trouve forcément plus facilement qu’un jeune totalement absorbé par une vie professionnelle intense, qui laisse peu de place à l’observation et à la méditation.

Sur un autre plan, le fait que 11 romans en lice soient écrits cette année par des enseignants universitaires à la retraite nous interpelle aussi. C’est comme si, après la retraite, les académiciens se sentent libérés des contraintes habituelles de la recherche scientifique. Ils sacrifient plus volontiers et avec plus de légèreté aux plaisirs de l’écriture romanesque qui autorise tous les élans, tous les écarts et toutes les transgressions. Sauf que, chassez le naturel il revient au galop. Certains auteurs ne résistent pas à l’habitude qui consiste à charger leurs écrits de notes de bas de page. Même si, dans un roman, où la précision scientifique n’est pas une vertu en soi, ce tic pourrait gêner un peu la lecture. »

La cérémonie de remise des prix s’est déroulée dans une ambiance conviviale et festive. Voici les résultats des prix tant attendus :

 

Comar d’or

Roman en langue arabe « Jebel Jloud » de Taoufik Aloui

Roman en langue française «  Siqal, l’antre de l’ogresse », de Mohamed Harmel

Prix Spécial du jury

« Elyoum Jomaa Wa Ghodwa Khamis ». Roman arabe de Sofiène Rejeb

« Le sacre des imbéciles ». Roman français de Fadhila Laouni

Prix découverte

« Zamen El Hadhayen » Roman arabe de Rafika Bhouri

« Je jalouse la brise du sud sur ton visage ». Roman français de Meryem Sellami

 

 

Les commentaires sont fermés.