Hommage à trois tunisiennes à la galerie Vallois à Saint-Germain des-Prés

 

« A l’instar de René Etiembe qui a ouvert les portes de la Sorbonne aux littératures du Tiers monde, Bob Vallois reçoit en ses cimaises, les peintre et sculpteurs du Bénin, Togo, de la Côte d’Ivoire et de Tunisie.  Aimé Césaire, Kateb Yassine, Salah Garmadi et Abdelwaheb Meddeb auraient applaudi la décision de Bob Vallois d’exposer en sa galerie les peintres d’Afrique… ». Figure emblématique du quartier Saint Germain des Prés, Bob Vallois a cordialement accordé l’hospitalité à trois artistes tunisiennes. Cette mission avait été confiée à notre célèbre Mustapha Chelbi, écrivain et critique d’art pour le choix d’artistes au talent certain. En effet, depuis le 6 juin 2024, la Galerie Vallois à Paris a ouvert ses portes à une exceptionnelle exposition. Trois artistes tunisiennes se partagent pour la première fois l’espace pour présenter leurs œuvres colorées et textiles… fil à fil…

De « fil en aiguille »,  le public de cette prestigieuse galerie a été impressionné par nos artistes nationales. Alia Belkhodja, Monia Sfar Chaker et Sarra Baccar.   Trois femmes qui privilégient les émotions à travers leurs créations dans cette exposition qui présente l’art contemporain du Maghreb.  C’est que le thème de la galerie s’y prête à savoir le travail sur la mémoire.

 

Cette intelligence de bâtir les œuvres autour de la mémoire, nos artistes l’ont eue ! Alia Belkhodja qui concentre son travail artistique sur les plus anciennes traces romaines et phéniciennes avec cette volonté de retenir le temps qui passe.  Monia Sfar Chaker qui travaille sur la mémoire du tissu et de la tapisserie dans un  travail spontané et généreux qui donne un langage à ses  fils et à toutes ses composantes qui sont comme les « fils » conducteurs de ses œuvres.

Sarra Baccar, puise son inspiration dans les labyrinthes de la Médina ou dans les paysages emblématiques de l’identité tunisienne. Dans son travail, la clarté et la couleur font ressortir l’essentiel des formes dans leur contraste. Une réintroduction en permanence se crée par des teintes dont la fluidité des volumes impose un geste rythmique et vaste, propre à Sarra Baccar.

Elle peint de différentes perspectives ouvertes qui, pour la plupart, sont des traces-souvenirs. Par cette sensibilité, cette artiste nous invite à percevoir ce qui est au-delà du visible tout en restant concentrée sur les formes et couleurs. Un élan rythmique bien particulier enveloppé d’une symphonie bien colorée.

L’impact de la galerie Vallois sur la promotion de l’art africain et tunisien est remarqué et remarquable. Le manque sans doute  de visibilité de la galerie sur l’art africain et tunisien a sans aucun doute rectifié les défaillances de l’actualité picturale… Cet évènement artistique  fort peu habituel a largement dominé l’histoire de l’art au cœur de Saint Germain des Prés. Les créations de nos artistes ont en quelque sorte rendu par leurs œuvres un très bel hommage à la Tunisie. 

Nos trois artistes ont certes  en commun cette passion de l’amour pour leurs œuvres qui portent des messages de partage, d’union et de combativité. Ces femmes rappellent la place de la femme dans la société et son rôle dans la propagation de l’art tunisien hors frontières.

Ces «  bienvenues à Saint Germain des arts, sont aujourd’hui reconnues et les voici parmi  les stars rayonnantes du pavillon Baltazar acclamée et célébrée de Buci à Mouffetar »… Comme mentionné dans les différents poèmes dédiés à nos trois artistes dans l’ouvrage intitulée « Tunisie, regards croisés ».

Nadia Ayadi

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