« Childhood » ou Quand les artistes réinventent l’enfance
Et si l’enfance n’était pas un souvenir, mais un territoire à réexplorer ? Une promesse toujours vivante, un éblouissement premier que l’art peut raviver ? C’est cette question que pose l’exposition CHILDHOOD, qui sera présentée du 29 octobre au 6 novembre 2025 à la Galerie Hors Cadre.
Rassemblés autour d’un même élan, peintres, sculpteurs, photographes, vidéastes et plasticiens contemporains revisitent l’enfance non pas comme un âge perdu, mais comme un espace de création, de fragilité et de responsabilité.
Leur démarche interroge : Comment préserver la lumière et la curiosité de ce temps sans tomber dans le mythe de l’innocence ? Comment faire de la vulnérabilité un point de départ vers la justice, la beauté et le recommencement ?C’est une invitation à regarder le monde avec des yeux neufs, à renouer avec cette part d’émerveillement qui sommeille en chacun de nous. L’art ici ne raconte pas l’enfance : il la réinvente, pour rappeler que naître au monde n’est pas un acte unique, mais un recommencement permanent.
Une exposition qui relie, inspire et éduque
Au-delà de sa portée artistique, le projet CHILDHOOD s’inscrit dans une démarche culturelle et éducative profonde.
Portée par l’Association des Amis des Arts Plastiques, cette initiative vise à :
- Diversifier les thématiques artistiques en explorant la relation entre l’être humain, son environnement et son temps.
- Créer des passerelles entre culture et société, en organisant l’exposition parallèlement au Salon de la Mère et de l’Enfant.
- Dynamiser la scène culturelle régionale, en favorisant la rencontre et le dialogue entre générations, notamment durant la pause du premier trimestre scolaire.
- Soutenir les jeunes artistes, en leur offrant visibilité et accompagnement, pour que leurs premiers pas dans le monde de l’art soient soutenus et reconnus.
Cette orientation se confirme d’ailleurs par la présence croissante de talents issus des Instituts des Beaux-Arts, dont la fraîcheur et la sensibilité insufflent à l’exposition une énergie nouvelle.
Pierre Gassin, le regard de la mer et de l’enfance
Parmi les artistes participants, un nom résonne avec émotion : Pierre Gassin, “le plus tunisien des Français”.
Installé dans son île préférée, Kerkennah, ce photographe de renom offre à l’exposition trois clichés en noir et blanc d’enfants en mer — des images à la fois simples et bouleversantes.

Ses photos parlent sans mots : elles racontent l’innocence face à l’immensité, la liberté fragile du jeu, et ce lien indéfectible entre la mer et la mémoire.
Par son regard, Gassin rappelle que l’enfance n’est pas qu’un souvenir, mais une mer intérieure où nous revenons toujours naviguer.

CHILDHOOD n’est pas seulement une exposition : c’est une expérience humaine et poétique, un miroir tendu à notre part la plus sincère. Dans chaque œuvre, une question résonne — celle de l’origine, du regard premier, de la capacité à s’émerveiller encore.
Et si, au fond, l’art n’était qu’une façon de naître au monde, encore et toujours ?
N.A