« Twerikh Tounes » Rires d’Histoire et histoires de rire

Il joue avec les mots comme d’autres jouent avec le feu. Lui, c’est Hatem Karoui, l’alchimiste du verbe, le poète qui fait danser les syllabes, le slameur qui transforme nos noms de famille en jeux de miroir. Dans son nouveau spectacle, “Twerikh Tounes” (Histoires de Tunisie), il revient, non pas pour raconter l’Histoire, mais pour la secouer, la taquiner, la démasquer.

Du 30 octobre au 2 novembre dernier, El Téatro qui affichait complet,  avait vibré  d’un rire collectif, celui d’un peuple qui ose se regarder sans fard.

Sur scène, il n’est pas seul : Sameh Sankari, Mahdi Chammem (Massi), Mohamed Aziz Jedda, Ijlel El Majed, Mohamed Ali Blaiech, une troupe complice qui traverse le temps, qui convoque des rois, des rêveurs, des légendes, et des fantômes qui nous ressemblent un peu trop. Les héros sacrés se dépoussièrent, les batailles glorifiées tombent de leur piédestal, et l’Histoire, cette dame austère  se découvre un sourire ironique, presque tendre.

Twerikh Tounes, c’est un miroir infidèle, un reflet tremblant où la vérité s’amuse à se travestir. Ce n’est pas un cours, c’est un cri. Ce n’est pas une leçon, c’est une confession.  C’est la Tunisie qu’on aime, qu’on charrie, qu’on célèbre avec humour, mémoire et dérision. Alors, ouvrez grand vos oreilles, laissez vos certitudes au vestiaire, et entrez dans le jeu.


Ici, on rit d’abord de soi…et c’est peut-être ça, la plus belle façon d’exister. Mais l’aventure continue… d’autres représentations suivront, pour ceux qui veulent rire encore  de nous, avec nous, et de tout ce qu’on croit immuable.

Nadia Ayadi

 

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