Un tunisien prend le chemin de l’église
De plus en plus de tunisiens perdus ou pas recherchent une nouvelle spiritualité en épousant la foi chrétienne. Ils seraient plusieurs dizaines chaque année à devenir protestants ou catholiques. Les missionnaires envoyés en Tunisie sont plus nombreux depuis 2011 et la prêche interdite en public a lieu dans des cercles très réduits. Une certaine liberté de croyance immerge. 25 000 chrétiens vivent en Tunisie selon une estimation du diocèse de Tunis y compris des tunisiens convertis. Malgré l’intimidation sociale, ils restent discrets sur leur nouvelle foi. Nous avons rencontré l’un d’eux qui a bien voulu se confier à nous. Il raconte son histoire :
« Je me nomme Élie pierrot, chrétien catholique de Tunisie. Mon cheminement vers le christ est similaire à l’itinéraire de la vie, jalonné d’aléas et ponctué par les joies et les peines qui jouent le rôle d’ingrédients nécessaires à la continuation de la vie. Il faudra commencer par préciser que j’ai passé mon adolescence dans un lycée, ma mère y était infirmière d’Internat donc pas d’influence éthique des quartiers dits arabes ! Ma mère elle-même élevée dans le cadre de la croix rouge a déjà emporté dans sa tombe le secret de son orientation religieuse. Je passais mes vacances à aider la bibliothécaire du lycée â traiter les livre nouveaux. C’est par ce truchement que je fis un jour la rencontre de Zarathoustra de Nietzsche. Son cheminement m’a plu. Mais je n’avais rien compris au déroulement des concepts philosophiques. J’avais 16 ans à l’époque et en plus je n’avais fait l’amour qu’une seule fois avec une surveillante d’internat qui m’a permis de me déniaiser. J’en parle maintenant car il y a prescription. Un jour, les choses se sont accélérées lorsque cette surveillante m’a présenté un prêtre dominicain de la rue d’Alger à Tunis. Il ne m’a pas parlé du christ mais tous ses faits et gestes humbles et doux me renvoyaient à un personnage suspendu à une croix qui m’a toujours impressionné au point de l’attirance. J’avais eu 20 ans. Je ne cherchais pas à m’habiller correctement ou bien manger beaucoup plus que je cherchais à étancher une soif dans une sorte de marre mirage car tant je la cherchais tant je sentais qu’elle s’éloignait de moi.
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