Un festival féministe s’installe en Tunisie

Le Festival International d’Art Féministe de Tunis, a pour origine un collectif de femmes qui se sont questionnées sur les conditions d’accès à l’art et à la culture pour elles et leurs sœurs dans le contexte actuel de la Tunisie. De cette réflexion est née l’idée de fournir aux femmes tunisiennes, mais aussi d’ailleurs, un espace où partager leurs créations et ainsi avoir une voix qui puisse désormais être audible. Ce premier festival féministe en Tunisie et dans la région, « offre un panorama d’œuvre artistiques crées par des femmes. Cette année, 250 œuvres artistiques venues de 51 pays feront découvrir au public leurs visions du monde à travers l’art, avec plus de 100 artistes internationales qui se déplaceront dans la troisième édition  de ce festival qui se tiendra, les 07, 08, 09 et 10 septembre 2017 au théâtre national tunisien.

L’événement sera réparti sur six catégories différentes : Cinéma, arts plastiques, arts graphiques, photographie, arts scéniques et musique. Les participantes seront en compétition et des prix seront décernés par un jury. Ce dernier sera composé de Jalila Baccar, Sondes Belhssan, Malek Sebai, Anissa Daoued, Olfa Achour, Sahar Mandour, Sophia Baraket,Deena Abdelwahed,  Nawel Ben Krayem, Rania Werda et Hela Lamine. Un dernier prix sera décerné par le public et sera transversal à toutes les catégories. Le coup d’envoi de « Chouftouhonna » sera donné par le groupe palestino-allemand « Jamila and the other heroes » . Fortement influencée par l’expérience de son père palestinien réfugié en Allemagne, Jamila Al-Yousef milite pour les droits humains à travers sa musique. Durant quatre jours, le public pourra profiter d’un programme varié avec 11 performances musicales, 50 films, 7 performances théâtrales, 3 spectacles de danse, 6 lectures et slam,  une exposition permanente de 183 œuvres photographiques,  d’arts graphiques, de peintures, sculptures et autres installations.

Afin de stimuler le dialogue et l’échange dans le contexte actuel de créations, « Chouftouhonna » organise également trois  échanges sur les thèmes “Corps genrés et représentations multiples », “Corps genrés, violences et résistances à travers les expressions artistiques” et “L’artiste prend la parole” « dans une période telle que celle que nous traversons, tous les bouleversements et toutes les « révolutions » auxquelles nous avons assisté et participé, il est devenu inimaginable que les femmes, qui constituent, aujourd’hui, une majorité influente et active n’aient que des espaces  minimes d’expressions. Nous sommes dans une ère de remise en question, il est donc temps de poser nous mêmes ces questions. »

N.A