L’hommage émouvant de la fille de Abelmajid Bouabdallah
Ils étaient venus, ils étaient tous là pour le 40e jour du départ définitif pour un monde sans doute meilleur de Abdelmajid Bouabdallah, Néjib pour les intimes… « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » dans cette vaste maison familiale des Bouabdallah.Son épouse Thouraya Bouchamaoui, ses filles Rym, Amira et Myriam, les parents proches et toute la famille Cife étaient présents pour rendre hommage à ce grand monsieur: Abdelmajid Bouabdallah, le professeur aux dizaines de thèses, le maître et le guide d’étudiants, le conseiller des entrepreneurs… l’époux attentionné, le père aimant, l’ami attachant et le patron d’exception… Une après-midi nostalgique, triste mais positive. Elle était rythmée par les différents témoignages de reconnaissance de la famille Cife et de ceux qui l’on connu et aimé. Rym Bouabdallah, l’une des filles du défunt, avait rendu hommage à son père dans un texte remarqué et remarquable dont nous vous faisons part.
Un hommage émouvant qui a fait couler les larmes des membres du Conseil international des femmes entrepreneures présents accompagnés de leur présidente Rachida Jebnoun, très émue. Elle n’a pas pu retenir ses larmes à chaque fois que le nom de Abdelmajid Bouabdallah est cité par les différentes témoignages de reconnaissance. L’hommage qui a le plus retenu l’attention, est celui de Rym Bouabdallah face aux siens, sa maman Thouraya et ses deux sœurs inconsolables.
« Papa, te perdre c’est perdre une partie de soi… c’est perdre notre meilleur professeur. Ce que tu nous as appris nous unira pour toujours mes sœurs, maman et moi. Un héritage précieux pour toute notre vie.
Te perdre c’est surtout perdre notre pilier, celui qui a toujours été́ là pour nous. Celui qui nous a transmis les valeurs fondamentales telles que le respect, la générosité, l’honnêteté, l’abnégation et la résilience.
Entrepreneur dans l’âme, tu étais innovant et créatif. Tu étais passionné et tu avais toujours des idées nouvelles.
Ta soif d’apprendre et d’entreprendre, t’a permis d’avoir une vie riche en découvertes, rencontres et accomplissement de plusieurs de tes rêves…que ce soit du temps où tu étais professeur à l’IHEC Carthage et que tu partageais ton savoir. L’IHEC là où tu as connu maman et où votre vie à deux a commencé. Ou du temps où vous étiez en France, là où votre vie de famille a commencé avec l’arrivée d’Amoura.
Chercheur au CNRS, tu as choisi de promouvoir notre pays à travers nos produits naturels à Rungis. Tu mettais en valeur nos plus beaux fruits et légumes et tu redonnais les lettres de noblesse aux fruits de mer de Gabès notamment avec la commercialisation de la palourde en Espagne. Pendant ce temps, maman continuait ses études, car pour toi, c’était le plus important. D’ailleurs, c’est grâce à toi que nous sommes toutes trois diplômées des grandes écoles de commerce. C’était une de tes plus grandes fiertés. Puis avec mon arrivée et celle de Mariouma, vous avez décidé de rentrer en Tunisie. Nationaliste dans l’âme, tu étais si fier de ton pays et tu voulais y rentrer pour t’y investir et continuer ton aventure entrepreneuriale.
Nombreuses furent-elles, que ce soit du temps où tu implantais avec tes frères partout en Tunisie votre agence de location de voiture ou encore lorsque avec AB Consulting tu ramenais en Tunisie les plus grands experts internationaux en gestion de projet pour former les cadres de différentes entreprises.
Une autre de tes belles aventures fut la création « d’Amirys » avec les bijoux plaqués or. « Amirys » quel beau nom ! Quel beau cadeau que tu pouvais nous faire avec ce nom qui représentait tes trois filles et notre maman : Amira, Myriam, Rym et S pour Soraya. Tu nous aimais tellement que même le slogan que tu avais choisi pour une de tes campagnes publicitaires était « Nos enfants sont Nos plus beaux bijoux ». Tu étais un vrai avant-gardiste.
Ta dernière aventure et non des moindres, fut autour de l’huile d’olive. Un domaine que tu as découvert pendant ta première visite au Japon, ta rencontre avec des professionnels et amoureux de l’huile d’olive. En moins de deux ans, tu créais déjà ta marque « Golden Rain ». Tu as été récompensé avec des médailles au Japon, à Los Angeles, à Milan… Même avec le contexte actuel de la Covid-19, et de la crise économique, tu as trouvé le moyen de poursuivre encore ton rêve. Ton dernier voyage fut pour la promotion de ton huile couronnée par la signature d’un contrat en Suisse… Et puis, tu es parti heureux… Que dire d’autre, à part que tu étais un homme incroyable !
Nous sommes très fières d’être tes filles et maman d’être ta femme. Merci pour tout ce que tu as fait pour nous. Tu n’es plus là, mais tu es partout avec nous… Même si on ne peut ni te toucher, ni te voir, ni t’entendre, on sent ta présence partout… De la haut, on sait que tu veilleras sur nous comme tu l’as toujours fait … »
Tu adorais la mer et nos dernières vacances d’été dans la région de Rafraf, resteront inoubliables et aujourd’hui, tu reposes dans un cimetière marin l’un des plus beaux sites de Tunisie, dans le magnifique village de Sidi Bou Saïd.
Sans toi, ce ne sera pas facile, mais comme tu nous l’as toujours enseigné, nous serons fortes. Nous y arriverons, car nous savons que ce que tu souhaites le plus pour notre famille, c’est le bonheur. Nous le ferons pour toi, ce sera notre manière de t’honorer et tu peux surtout compter sur notre maman adorée pour nous aider à y arriver. Il y aura toujours une place pour toi dans notre cœur. Tu vas manquer à tous ceux qui t’on connu. … ».
Rym termine son discours les larmes aux yeux face à la famille Cife en ajoutant : « L’entrepreneuriat te tenait tellement à cœur papa. C’était tellement ancré en toi qu’on ne pouvait s’imaginer meilleur hommage à te faire avec cette présence « cifoise ».
On t’aime plus que tout.
Repose en paix papa!
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