La ville des Fatimides revisitée par Hamza, Zalila et Mittérand…
Je n’ai pas lu « Mahdia, chroniques d’une ville heureuse », je l’ai bu ! Bel ouvrage de Alya Hamza dédicacé par Frédéric Mitterrand et hanté par d’attachantes illustrations de Majed Zalila.
« La découverte de Mahdia est un enchantement. Le sentiment de pénétrer au cœur même de l’Histoire et de la culture tunisiennes. La géographie concourt à cette impression. Quand on regarde une carte, la ville se présente comme un doigt effilé brandi par le continent… désignant la mer… Un cap, une péninsule. Mahdia, c’est aussi le nez de Cyrano sur le visage de la Tunisie… » avait écrit Frédéric Mitterrand dans sa préface.
Je viens de lire un genre littéraire fluide qui a permis à son auteur de dépasser la simple description d’une ville en exprimant ses sensations et ses émotions. Des ressentis sur le réel privilégié à la fiction qui dépasse en effet bel et bien le cadre de la description. Alya Hamza inclut la culture, les impressions et les émotions qui sont aussi importantes que les lieux et les personnages.
Les différentes chroniques captent fortement l’attention du lecteur pour découvrir un monde un peu différent du sien. Un monde qui pousse à réfléchir, à comparer, à voir à travers la vision de l’autre.
Très beau livre, qui décrit une Mahdia nostalgique en toutes saisons et une histoire d’amour omniprésente. Les personnages y sont très attachants, Lella Bahria, la seconde Juliette de Mahdia, Ella Salha ou Wassila ….
Au cœur d’une ville sans âge, Alya Hamza ouvre les portes sur ses maisons, ses cafés, son marché, ses plages, ses mosquées, ses habitants… Derrière une apparente banalité, les personnages dévoilent leurs faiblesses mais aussi leurs forces, leurs qualités, qui en font des êtres à la fois simples et extraordinaires.
D’une plume poétique et imagée, renforcées par les illustrations attachantes de Zalila, Alya Hamza déroule le fil de la vie mahdoise et nous fait découvrir un véritable microcosme, faisant partager à ses lecteurs de si belles émotions.
Dans l’histoire de chacun, on tire sur un fil infime et tout un parcours se dévide dans des chroniques plus vastes qui se laissent raconter.
Par petites touches, Alya Hamza nous fait vivre des petites histoires croustillantes avec une sorte d’amour fort porté à une ville qui l’a adoptée, aux lieux qu’elle évoque et la sympathie qu’elle éprouve pour les femmes et les hommes qui habitent Mahdia.
Des textes si bien écrits, bien fluides et sans chichi… comme le confirme Fréderic Mitterrand. « Alya qui sait si bien raconter les êtres et les choses de son pays à travers ses articles, ses ouvrages, ses collections où s’assemblent avec un grand goût les gestes du patrimoines tunisien, est le meilleur guide pour nous conduire dans la cité de cœur de sa famille. Elle nous en confie les visages et les secrets avec cette curiosité confiante et cette chaleur de la femme d’expérience… ».
Nadia Ayadi
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