La Marsa : Quand l’antiquaire et l’hôtelière se rencontrent sous les gradins…
Faida Saini Hmaied est une femme passionnée. Quand son nom est cité, on pense automatiquement à l’hôtellerie et aujourd’hui à l’art de l’antiquité ! Sa boutique nichée, à la Marsa avec d’autres antiquaires, forme une véritable caverne d’Ali Baba.
Une imagination toujours féconde et des idées à profusion la mènent avec son ami et ancien antiquaire à trouver une idée de génie.
« J’étais en train de prendre un café dans notre boutique d’antiquités avec mon partenaire et mon antiquaire Ali Dabbabi. La conversation nous a donné l’idée d’organiser un souk dans un vaste espace longtemps inexploité. Sitôt dit sitôt fait, Ali s’est mobilisé autour du projet. Dès le lendemain, il s’est vite dirigé vers la municipalité de la Marsa pour faire part du projet et avoir les autorisations nécessaires.
Durant toute une année, nous nous sommes donné cœur et âme afin de restaurer un lieu insolite. Il s’agissait de l’espace sous les gradins du stade Abdelaziz Chtioui. Dès l’obtention de l’accord pour tous les week-ends, nous étions aux anges. Nous sommes alors passés à la 2e phase, en contactant tous nos amis antiquaires.
Le rêve s’est transformé en réalité ! Et pourquoi ne se réaliserait-il pas, alors que bien des espaces sont abandonnés et livrés à toutes sortes de délinquances ? Un danger et un souci qui se transforment en atout !
Tous nos efforts se sont concentrés pour nettoyer l’espace, le désinfecter, le badigeonner, le peindre et l’adapter pour le confort des expositions et des visiteurs. Comme par magie, le lieu s’est transformé devant un public impressionné en le faisant bénéficier de toutes les bonnes affaires et de voyager dans un monde historique des 15e et 16e siècles, des chefs-d’œuvre de Louis XVI et Louis XV, dans le cristal iranien, dans la boiserie Louis Philippe, dans le cristal de Baccarat ou encore dans le Sèvres, l’argenterie ou la porcelaine de Limoges…
Voyager également dans le monde de l’opaline née en ce début de siècle, dans la pierre précieuse et dans le cristal opaque… Ce dernier a révolutionné ce souk nommé désormais celui de l’antiquité. Quand je vois tous ces chefs-d’œuvre et en vivant dans cet univers, je renais tous les jours avec une nouvelle histoire.
Je n’oublie pas mon partenaire qui est aussi à l’origine de cette idée qui rappelle un peu le marché aux puces parisien. Ali Dabbabi avait travaillé dur à ses débuts en chinant partout dans le pays pour trouver la pièce rare. « Sid’Ali a fait de cet espace isolé et abandonné un petit coin de paradis décoré, coloré et animé. Les dessous des tribunes en béton du stade sont aussi rentrés dans l’histoire.
Et mon imagination et mes souhaits ne s’arrêtent pas ici. Je souhaiterais que le souk soit reconnu par l’Etat et pas uniquement par la Mairie de la Marsa et aussi de voir les touristes se balader et visiter notre espace.
Pourquoi pas comme en Europe ou en Asie ? Oui, à travers mes voyages partout dans le monde, j’ai appris beaucoup, cela m’a permis de voir plus loin et en quelque sorte de réaliser mes rêves… » nous a confié notre antiquaire Faida.
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